Après l’annulation du RRUZ, en septembre dernier, par le Conseil d’État, on attendait avec impatience de connaître le sort des tours The One (déjà construite) et Leaselex (à construire). Devenues illégales, du fait de cette annulation, le Conseil d’État pouvait se prononcer pour leur démolition. L’audience était fixée au 22 octobre... mais nous ne connaîtrons jamais la décision du Conseil d’État.
Car la veille de l’audience, les permis qui reposaient sur le RRUZ ont été purement et simplement retirés par le fonctionnaire délégué, tandis que deux nouveaux permis étaient délivrés le même jour, sur la base du RRU, en vigueur sur l’ensemble de la Région.
Ce 21 octobre, toujours, plusieurs députés interpellaient le Secrétaire d’Etat chargé de l’Urbanisme, Pascal Smet, au sujet de ce dossier. Ignorant le tour de passe-passe en cours, les députés pointaient du doigt l’avenir des tours, construites ou à construire sur des bases juridiques contestables et légitimement contestées dès l’adoption du RRUZ en décembre 2013.
Feignant de ne pas connaître tous les détails de l’affaire, le Secrétaire d’État répondait « Je pense que le fonctionnaire délégué va délivrer de nouveaux permis sur la base du RRU », alors qu’au moment même, la pièce était en train de se jouer dans le dos des députés, des requérants, des habitants, et du Conseil d’État.
A une députée lui faisant remarquer que les nouveaux permis couraient le risque d’être annulés à leur tour, Pascal Smet eut cette réponse : Annulés ? Non, contestés... sachant pertinemment que leur annulation par le Conseil d’État interviendrait dans un avenir trop lointain, et qu’entre-temps, le PAD (Plan d’Aménagement Directeur) de la rue de la Loi aura été adopté.
Vous avez dit « cynisme » ?