L’espace médiatique bruxellois de cette fin d’été a été émaillé de maintes sorties sur l’insécurité sévissant dans les quartiers centraux particulièrement autour de la gare du Midi. Le sujet n’est pas neuf et revient régulièrement sur la table, avec d’autant plus de vigueur en période pré-électorale. Le phénomène de l’insécurité est alors réduit au ressenti des citoyen·nes dans l’espace public confronté·es à des comportements définis comme des incivilités. Pourtant, si l’on creuse le phénomène de l’insécurité, on se rend vite compte que la majorité des habitant·es vit une insécurité liée à la solitude, à la difficulté à boucler les fins de mois, à payer son loyer, à trouver un logement digne... La gare du Midi est un lieu d’arrivage entouré de quartiers populaires où l’insécurité d’existence est prégnante : personnes sans papiers à la merci de marchands de sommeil, mineurs en situation de vulnérabilité, personnes sans chez soi... nombreu·se·x sont les décroché·es du système qui souffrent autour des gares. Nos gouvernant·es ne trouvent rien d’autre comme recette première d’avoir recours aux vieilles pratiques autoritaires de « tolérance zéro » pour résoudre/dissoudre les symptômes de la pauvreté. Balayer ce qui fait désordre, nettoyer les alentours de la gare pour faire place nette en se préoccupant bien trop à la marge des trajectoires de vie de ceux et celles qu’ils ont déplacé·es de façon abrupte. Est-ce l’insécurité dans l’espace public qui croît ou bien la misère et celle des politiques publiques ?
La majorité des voix que nous avons entendues sur le sujet restait enfermée dans le paradigme sécuritaire. C’est pourquoi nous tenions à relayer la carte blanche de différentes associations gravitant autour du droit au logement et à la lutte contre la pauvreté.