Mardi 12 décembre s’est tenue la « réunion d’information du public » relative à la « déconstruction » du Palais du Midi. Instaurée par l’ordonnance spécialement conçue pour accélérer la démolition du bâtiment, la réunion constitue la première étape du processus de délivrance du permis. Selon les représentants de la STIB chargés de présenter les étapes de la démolition, c’est en avril 2024 que la demande de permis sera introduite.
Faisant écho à la manière dont les différentes phases du métro 3 ont été présentées à la population, les dizaines de participants.es ont dû subir un véritable saucissonnage de l’information : plutôt que de prévoir une réunion unique, la STIB a scindé la soirée en plusieurs thématiques (déconstruction du Palais / étude d’incidences / avancement du chantier / réaménagement de l’avenue Stalingrad / mesures d’accompagnement), chacune présentée dans un local séparé.
Éclaté en plusieurs « tables de discussion », le public ne verra pas ses remarques et questions consignées dans un PV, au même titre que les échanges avec les intervenant.es. L’absence de compte-rendu formel, justifiée par le texte de l’ordonnance spéciale (qui, en effet, ne prévoit pas de PV), n’est pas sans interroger le statut de cette réunion d’information. Quoi qu’il en soit, c’est donc par la voie écrite que doivent être transmises remarques et commentaires, en espérant qu’elles soient prises en compte dans le cahier des charges de l’étude d’incidences.
À propos des alternatives qui seront étudiées, elles semblent au nombre de trois. Primo, une alternative sans démolition (qui implique la mise en œuvre des techniques de construction initialement prévues). Secundo, une alternative prévoyant la démolition complète du Palais (façades comprises, donc). Tertio, une alternative prévoyant la démolition-reconstruction du Palais. Une reconstruction dont on ignore encore tout : « Personne ne sait exactement ce qu’il y aura comme activités dans le Palais du Midi » a indiqué la STIB.
Parce que le budget du métro 3 a encore augmenté, qu’il est désormais évident que les usager.ères auront à subir pendant de longues années les conséquences négatives de la mise en service d’un « démi-métro » [1], que le projet implique la démolition du patrimoine architectural et social que représente le Palais du Midi, IEB demande l’étude d’une quatrième alternative. À savoir : non-réalisation du tunnel et du métro 3 (et donc préservation du Palais du Midi), couplée à la mise en œuvre du Prémétro+, avec passage des trams 51 et 82 en surface entre le boulevard du Midi et la gare du Midi afin de supprimer le « cisaillement » de la station Lemonnier.
Les remarques doivent parvenir à la Ville de Bruxelles dans les quinze jour de la réunion, soit avant le 27 décembre : « Toute personne peut adresser par écrit au Collège communal, dans les quinze jours de la réunion, ses observations et suggestions concernant le projet ou mettre en évidence des points particuliers concernant le projet afin qu’il en soit tenu compte lors de la réalisation de l’étude d’incidences :
- soit par courriel à palaisdumidi chez brucity.be
- soit par courrier postal à la Ville de Bruxelles au Département Développement urbain –Direction permis et Renseignements Urbanistiques – Cellule Secrétariat et Commission de
concertation rue des Halles 4, 1000 Bruxelles »
(extrait de l’avis annonçant la « réunion d’information du public »)
Voir aussi : arau.org
[1] La mise en service du tronçon nord (Nord – Bordet) n’aura pas lieu avant 2038. Une fois la métroïsation Albert-Nord réalisée, un nombre important d’usager.ères subiront une nouvelle correspondance à la gare du Nord. On n’est pas à une rupture de charge près...