Inter-Environnement Bruxelles
© IEB - 2021

Bruxelles en mouvements à la Monnaie... occupée

© Bezet - La Monnaie occupée - 2021

Mercredi 28 avril, nous étions invité·e·s pour présenter notre journal, le Bruxelles en mouvements sur la tribune publique de La Monnaie occupée.

Lisez notre intervention, et surtout... n’hésitez pas à vous abonner pour soutenir notre travail !

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Bonjour à toutes et à tous,

Je viens vous présenter le journal Bruxelles en mouvements, qui est la publication bimensuelle d’Inter-Environnement Bruxelles (IEB).

Inter-Environnement Bruxelles est une fédération de comités et de groupes d’habitants. Elle est née au moment d’importantes luttes urbaines qui ont eu lieu à Bruxelles dans les années 1970.

Notre fédération se définit volontairement comme contre-pouvoir. Ainsi, à travers notre journal, nous proposons une lecture critique des enjeux urbains en matières d’urbanisme, de mobilité et de protection de l’environnement. Ce journal est pour nous un outil d’éducation permanente. Ce qui veut dire qu’IEB est financée en éducation permanente, mais pour nous il ne s’agit pas uniquement d’une source de financement mais d’une philosophie dans laquelle nous inscrivons notre action. Nous pensons que les enjeux urbains ne doivent pas être réservés aux experts et nous refusons que le débat sur ces questions nous soit confisqué. Il s’agit de fournir aux habitants et habitantes des outils d’analyse et de compréhension pour qu’ils puissent se les approprier et agir sur leur environnement mais aussi de leur donner la parole et de donner une place à la parole et à l’expertise « d’en bas ».

Depuis une dizaine d’années, IEB s’est recentrée sur trois grands principes de travail : la justice sociale, la justice environnementale et le droit à la ville, c’est-à-dire le droit pour toutes et tous de jouir de ce que la ville peut offrir, en particulier de la concentration de toute une série de services. Cela implique de défendre la valeur d’usage de la ville plutôt que sa valeur marchande, de défendre un aménagement du territoire qui répond aux besoins des habitants et à l’intérêt général (logement abordable, écoles, crèches, équipements publics) plutôt qu’aux intérêts particuliers et spéculatifs.

Notre journal, Bruxelles en mouvements, nous permet d’aborder tous les sujets qui touchent à la ville et qui s’inscrivent dans ces trois grands principes.

Nous nous attaquons par exemple à la touristification du centre-ville, c’est-à-dire le fait de concevoir et d’aménager la ville dans le but premier d’attirer des visiteurs. Et ce, au mépris des conditions de vie des habitants, notamment en termes de logement et des usages locaux de l’espace public. Un des signes de cette touristification, c’est le Beer Temple à la Bourse, un projet qui vise d’abord les touristes et qui transforme le patrimoine en marchandise. C’est aussi la privatisation de l’espace public à des fins événementielles.

Nous nous intéressons aussi aux grands projets immobiliers, publics ou privés, et à la spéculation. C’est pourquoi, depuis quelques années, nous suivons de près ce qui se passe le long du canal, où des opérations immobilières d’ampleur sont menées depuis bientôt dix ans. Des opérations qui ne prévoient pas, ou très peu, de logements abordables, alors qu’à Bruxelles plus de 46 000 ménages attendent un logement social et que les loyers augmentent constamment depuis des années.

Plus généralement, le Bruxelles en mouvements est l’occasion de revenir de manière régulière sur le piteux état de la démocratie urbaine. Qu’il s’agisse de la construction du métro 3 ou du déploiement de la 5G, nous constatons que c’est la politique du fait accompli qui prime. Une politique où la délibération collective n’est qu’une façade pour valider des choix déjà établis par les pouvoirs publics et le secteur privé.

Dans notre journal, nous soutenons également des initiatives et des campagnes qui vont dans le sens du droit à la ville. Récemment, nous avons soutenu la Campagne de Réquisitions Solidaires à travers laquelle des bâtiments ont été occupés pour donner un toit à des sans-papiers et des publics précaires. Des numéros précédents avaient offert une tribune aux luttes des travailleuses et travailleurs du sexe, aux luttes des sans-papiers, aux travailleurs et travailleuses du travail précaire uberisé ou encore à ceux et celles qui en appellent à la décolonisation de l’espace public. À travers le Bruxelles en mouvements nous essayons ainsi de tisser des liens avec d’autres collectifs et associations actives en ville.

Pour finir, c’est un journal tiré à 5000 exemplaires, qui est ouvert à des contributions externes. N’hésitez donc pas à nous contacter pour nous suggérer des sujets à traiter, voire des articles. Il est déposé gratuitement dans de nombreux endroits en Région bruxelloise, et distribué à des occasions comme aujourd’hui, mais ce sont les abonnements payants qui nous permettent de continuer. Si vous appréciez notre travail, n’hésitez donc pas à nous soutenir en vous abonnant.