Inter-Environnement Bruxelles
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Site de Carcocke : entreprises industrielles bienvenues, mais pas à n’importe quel prix !

Le Bral, la CSC Bruxelles et IEB ont adopté un position commune sur les critères d’installation de nouvelles entreprises sur le terrain à vocation industrielle de l’ancien site de Carcocke à Neder-Over-Heembeek.

La Région bruxelloise dispose d’un terrain de 12 hectares à vocation industrielle sur l’ancien site de Carcocke, le long du canal. Katoen Natie, de renommée mondiale pour ses compétences en logistique, est chargé contractuellement de trouver des entreprises intéressées notamment par l’usage du canal.

Le Bral, la CSC de Bruxelles et IEB tiennent à rappeler quelques points essentiels :

  • Le développement intégré de l’activité économique et du tissu urbain doit être une priorité, en particulier dans la zone portuaire, unique pour son accès à la voie d’eau. La zone du canal doit, elle aussi, servir à développer une activité économique en lien avec la ville. Une activité logistique multimodale en lien avec la voie d’eau qui irrigue la ville prend tout son sens dans cette zone.
  • Afin de favoriser une bonne coexistence des fonctions économiques avec le logement et les habitants du quartier, une étude d’incidence, entre autre en terme de mobilité, et un plan de déplacement pour les travailleurs des entreprises utilisant ces terrains doivent être réalisés.
  • Ils soulignent que les partenariats publics-privés, comme celui imaginé pour la valorisation du terrain Carcocke (concession de travaux publics impliquant des obligations en matière d’usage de la voie d’eau et d’emploi attribuée à la THV Katoen Natie-Envisan-De Nul), doivent faire l’objet d’une plus grande attention dans leur conception :

    – Il faut absolument éviter que des failles juridiques permettent d’en détourner la finalité.

    – Il ne s’agit pas non plus que le seul intérêt ou le confort des partenaires privés entraînent des conséquences contraires à la politique régionale de développement durable et à l’intérêt à long terme des bruxellois. En effet :
    * Si l’on favorise un ou 2 seuls clients pour l’occupation de ce vaste terrain (du moins à l’échelle bruxelloise), au détriment d’une activité économique plus variée, Bruxelles se priverait de différentes occasions de développement.
    * De plus, la Région se placerait également en situation de dépendance importante vis-à-vis d’une ou 2 entreprises particulières.

  • Enfin, toute activité économique qui se développe dans la zone portuaire doit être porteuse d’un développement net de l’emploi, comme stipulé dans le contrat de concession. C’est une condition importante pour l’attribution de terrains aussi rares.
    Cette création nette d’emploi doit se comprendre au minimum à l’échelle du pays. Les 3 organisations privilégient des projets novateurs, qui créent de l’emploi en Région Bruxelloise, sans pénaliser l’emploi existant dans les autres régions du pays. En effet, les longues heures de trajet supplémentaires pour les travailleurs venant des autres régions dans un contexte de mobilité déjà très difficile à Bruxelles, sont à éviter le plus possible.
  • Lorsque le gouvernement bruxellois sera amené à prendre décision d’accueillir des entreprises, les 3 organisations posent en outre les questions suivantes :

    – Quelles sont les garanties que l’installation de ces entreprises contribuent à la diminution du chômage élevé propre à la Région bruxelloise ?

    – Quelles sont les garanties que les emplois créés soient effectués dans des conditions décentes, autant en terme de condition de travail que de salaire ? Bruxelles est en effet une ville chère dans laquelle seul un salaire correct permet de vivre et surtout de se loger décemment.

    – Comment encourager ces entreprises à développer des liens étroits avec l’économie bruxelloise (en privilégiant une sous-traitance de proximité par exemple), afin de compenser d’éventuels effets externes négatifs dus à son activité (circulation entraînant des nuisances sonores pour les habitants et une atteinte à la qualité de l’air si l’activité occasionne beaucoup de charroi par voie routière).

Alternative

Si une seule ou 2 entreprises devaient se montrer intéressées par une très grande partie du site du Marly, sans répondre aux conditions ci-dessus, il existe au minimum une autre solution. Plutôt que de s’imposer sur un terrain régional – denrée extrêmement rare –, ces entreprises pourraient développer leur activité sur le site de Schaerbeek-formation. Ce site permettrait un usage futur du chemin de fer et est, de plus, propriété d’une entreprise publique fédérale (la SNCB via le fonds de l’infrastructure ferroviaire). Cette situation offre les conditions d’ un arbitrage favorable à l’intérêt général de la part de son ministre de tutelle commun, Monsieur Magnette, qui ne devrait pas être insensible à la question du développement durable.

Contacts

  • Myriam Gérard, CSC, 0497/02 69 24.
  • Mathieu Sonck, IEB, 0478/20 35 78.
  • Steyn Van Assche, BRAL, 0498/13 25 86.