Qu’ils soient techniques ou financiers, les déboires relatifs au métro 3 s’amoncellent, au point de devenir une triste ritournelle de l’actualité bruxelloise.
Après le fiasco du tronçon Albert-Nord et la « nécessaire » démolition du Palais du Midi, voilà qu’on apprend que le chantier à la gare du Nord est à l’arrêt. Et pour cause : des problèmes au niveau de la nappe phréatique, que les dispositifs de pompage ne sont pas en mesure de résoudre, empêchent la poursuite des techniques de construction initialement prévues.
Selon les informations recueillies par L’Écho auprès de Beliris, le chantier serait à l’arrêt depuis le printemps 2023. Comme pour la situation du Palais du Midi, les organes consultatifs (par ex. la Commission régionale de mobilité, qui rassemble associations, employeurs et syndicats) et le grand public auront dû attendre de longs mois avant d’être informés de cette interruption, et ce par voie de presse.
Le chantier actuellement interrompu prévoit la construction d’un tunnel de 150m qui servirait d’abord d’arrière-garde pour le tronçon Sud (Albert-Gare du Nord) puis raccorderait ce tronçon avec le tronçon Nord (Gare du Nord-Bordet).
Rappelons que la construction du tunnel Nord-Bordet constitue la partie la plus difficile et dangereuse du métro 3, dans la mesure où elle repose sur des techniques n’ayant pas fait leurs preuves à Bruxelles (le tunnelier). En outre, on ignore comment les pouvoirs publics comptent financer cette portion du projet, et c’est probablement au prochain gouvernement qu’il reviendra de proposer un montage financier.
Il y a trois semaines, le CEO de la STIB affirmait au sujet du métro 3 : « la machine ne s’est pas arrêtée ». Le paquebot a beau couler, l’orchestre, lui, continue de jouer…