Pour rappel, la STIB a introduit une demande de permis relative à la création d’une ligne de tram entre Rogier et l’Hôpital Militaire qui passerait par le pont Van Praet. Les motivations principales du projet, telles qu’exposées dans la note explicative, étaient celles de répondre à l’enclavement de NOH et d’augmenter la performance du tram 7 qui aujourd’hui partage partiellement son tracé avec le tram 3 (de Van Praet au Heysel). Cette situation affecte la performance de cette ligne de rocade, alors que l’intention affichée du gouvernement est de densifier, notamment par la création de « pôles de développement », la seconde couronne orientale précisément desservie par la ligne 7.
Si nous avons soutenu le principe de cette nouvelle ligne de tram, il reste que son tracé, qui emprunte des voiries très étroites, semble fortement susceptible de a) réduire l’effectivité de l’un des autres objets du permis, à savoir requalifier l’espace public et b) compliquer l’application du principe STOP1. En outre, même prolongée, l’enquête publique ne nous a pas semblé suffisante pour analyser et saisir tous les enjeux de ce dossier.
Le projet a été fortement contesté par les riverains, à en juger par le nombre de pétitionnaires, d’avis rendus lors de l’enquête publique (777) et de critiques émises à l’occasion de la concertation. Ces critiques portaient notamment sur les impacts du chantier et du tram (bruit, vibrations) ainsi que la suppression d’emplacements de parking, jugée démesurée par de nombreux intervenants. Quant à l’association DRP (Droit de rouler et de parquer), elle estime que le le « tram est moyen de transport obsolète, peu flexible et très impactant pour l’environnement » et qu’il « manque d’audace sur le plan écologique ». Audace qui aurait pu s’exprimer, pour l’association, dans le choix de bus électriques bi-articulés.
Il aura fallu deux réunions aux instances siégeant en Commission pour émettre un avis. Les conditions émises renvoient à des ajustements au niveau de l’aménagement et du marquage des voiries ainsi qu’aux aspects environnementaux (végétalisation, perméabilité des sols et infiltration des eaux, aménagement d’un écoduc et attention plus forte à la faune – batraciens, chauves-souris). Selon le site dédié au tram 10, la ligne devrait être inaugurée à l’automne 2024.