La lettre d'IEB

Stop à la spéculation qui sacrifie la biodiversité pour faire des logements hors de portée !

Après plusieurs semaines de délibération, l’avis de la commission de concertation sur le projet de Métro 3 est enfin connu. Il s’agit d’un avis favorable unanime ! En seulement 47 pages, il tranche sévèrement avec les 7000 pages de documents mises à l’enquête publique, les représentants des communes, d’Urban et de Bruxelles-Environnement détaillent les points d’attention vis-à-vis du projet qui, à l’exception de la demande d’amélioration du tram 55 d’ici la mise en œuvre du métro (et sa future suppression), concernent principalement les aménagements de surface… alors que la présente demande porte sur les stations, le tunnel et le dépôt. Mais surtout, il ne s’agit absolument pas de conditions stricto sensu à la délivrance du permis, ce qui rend les remarques caduques. Parmi la compilation des remarques émises lors de l’enquête publique, il est frappant de voir que les points les plus critiques ne s’y retrouvent pas : exit les remarques exprimées tant par écrit qu’à l’oral sur le bilan carbone complètement erroné de l’étude d’incidences, sur la baisse de fréquentation attendue du futur métro et de sa possible absorption par un tram, sur l’obsolescence de la station Verboeckhoven dès lors qu’Infrabel répéte depuis des années qu’elle n’envisage pas de gare à cet endroit-là, etc.

Il ne reste donc plus que l’avis positif du fonctionnaire délégué régional pour que les chantiers puissent démarrer. Le moins qu’on puisse dire, c’est que malgré les oppositions, et surtout l’absence totale de réponse sur les points qui fâchent, le projet de métro 3 est passé comme une lettre à la poste. Attention toutefois à l’affranchissement qui promet une facture salée, empêchant d’ores-et-déjà tout autre investissement dans un projet de mobilité d’envergure à Bruxelles pour les 10 ans à venir et nous exposant à des coupes budgétaires dans d’autres domaines pourtant essentiels.

Ce sont 500.000 euros que le Gouvernement bruxellois a décidé d’investir en 2022 à destination des propriétaires de parking et des entreprises pour favoriser l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques. Alors que la course contre la montre est enclenchée pour atteindre 22.000 points de recharge d’ici 2035, de nombreuses questions restent pourtant en suspens.

En effet, les discours favorables à la voiture électrique insistent souvent sur l’innovation qui permettra d’améliorer la performance de la propulsion et des batteries (l’efficience). Mais, alors que les études régionales indiquent que la possession individuelle de voitures ne devrait quasiment pas baisser, que pouvons-nous espérer de ces hausses de rendement si elles accompagnent le remplacement intégral du parc automobile européen tel que l’ambitionnent les constructeurs ? Que penser de l’électrification si sa généralisation ne donne pas naissance à des objectifs surplombants tels que la réduction des déplacements et de la consommation énergétique du secteur des transports ?

Enquêtes publiques

IEB référence l’ensemble des enquêtes publiques des 19 communes bruxelloises, ainsi que des avis les concernant sur lafficherouge.ieb.be. Le site reprend les enquêtes en cours, et remonte jusqu’à 2003. Vous avez également la possibilité de recevoir, en vous créant un compte, chaque semaine par e-mail, les enquêtes publiques en cours, selon vos critères pré-établis.

Derniers jours d’enquête publique à Uccle-Boitsfort pour une modification du PRAS (Plan Régional d’Affectation du Sol) dans le cadre de la réaffectation du site de l’ancien hippodrome, situé en bordure de la forêt de Soignes, en un espace vert récréatif et éducatif d’envergure régionale. Dans ce contexte, le Gouvernement a adopté le 20 mai 2020 un arrêté ouvrant la procédure de modification partielle du PRAS en vue de permettre le réaménagement et l’extension du parking actuel (de 428 places à 535 places) sis chaussée de la Hulpe, 51 à Uccle. Cette modification vise à affecter le terrain de zone forestière en zone d’équipement d’intérêt collectif ou de service public, compatible avec un parking. En effet, cette modification partielle du PRAS concerne des terrains situés à moins de 60 mètres de la Zone Spéciale de Conservation (ZSC), communément appelée "Site Natura 2000". L’article 16 du PRAS prévoit que "les bois et forêts situés en zones forestières […] sont entourés d’une zone non aedificandi [non constructible], revêtement du sol compris. Elle s’étend sur une profondeur de 60 mètres à partir de la limite du bois ou de la forêt". Le parking existant et son réaménagement/extension contreviennent donc à cette prescription du PRAS. Cette modification du PRAS contourne la tenace mobilisation citoyenne autour de l’hippodrome mais également la décision du Conseil d’État jugeant qu’un parking n’a pas sa place en zone forestière.

Historique du dossier : ieb.be et natagora.be.

Natagora Bruxelles décrit ici son avis et propose un modèle de courrier pour contester le changement d’affectation de la zone de parking.

La tour de la place Sainctelette, contestée à l’unanimité par les habitant·es et associations repasse à l’enquête publique pour la 3e fois.

Le projet est quasiment identique avec un étage de moins. Celui-ci est pourtant ouvertement soutenu par le Secrétaire d’État à l’urbanisme et le Maître architecte. La Commune de Molenbeek s’était prononcée contre en rendant un avis négatif. Avec les 3 voix qu’elle détient sur 6 à la Commission de concertation, elle aurait les moyens de compliquer la délivrance du permis. Mettra-t-elle en pratique ce qu’elle annonce publiquement ? Affaire à suivre !

Revue du web

Le premier Festival des quartiers populaires fait suite à la Journée contre la gentrification des quartiers populaires à laquelle IEB avait participé le 12 mars dernier. C’est ainsi que célébration et activisme se rejoignent dans la joie et la bonne humeur pour ce festival des quartiers populaires. Au programme : projection de court métrage, espaces de discussions autour des changements en cours dans les quartiers, open mic, expo,...

Agenda

Début mars, IEB demandait, avec 24 associations, au ministre de l’Environnement d’établir un ambitieux pour dépolluer les cours d’eau bruxellois.

Emploi