La lettre d'IEB

2,3 milliards d’euros. C’est le montant réactualisé du budget nécessaire pour la création du projet de métro nord, un montant déjà revu à la hausse de nombreuses fois depuis l’approbation du projet en 2010 pour un montant de 900 millions d’euros. Un coût dont le financement post-2024 reste flou, ce qui n’empêche pas le projet et ses 7000 pages de documents d’être mis à l’enquête publique pour une durée d’un mois seulement. Un délai express qui rend d’autant plus regrettable le fait que l’étude d’incidences n’ait pas été rendue publique en amont alors qu’elle est clôturée depuis l’été dernier.

Rappelez-vous, suite à la réforme du CoBAT, un citoyen soutenu par IEB avait introduit un recours devant la Cour constitutionnelle contre la disposition qui faisait passer de 200 à 400 le nombre de places de parking à partir duquel la réalisation d’une étude d’incidences était exigée. Une réforme anachronique et environnementalement suicidaire illustrant une fois de plus que le mantra des pouvoirs publics visant à la simplification et à l’accélération des procédures conduit essentiellement à une dérégulation bénéficiant avant tout aux promoteurs. Heureusement, suite au recours, la disposition litigieuse avait été annulée par la Cour constitutionnelle le 21 janvier 2021. Mais fin 2021, IEB apprenait que le gouvernement planchait sur une nouvelle réforme visant à réinstaurer le seuil annulé de 400 places avec une meilleure motivation, le tout avec effet rétroactif pour couvrir des permis d’urbanisme fragilisés pour de gros projets immobiliers comme celui de Key West/A’Rive. Un choix très contestable comme l’a souligné la Commission régionale de développement dans son avis du 18 novembre 2021. IEB espère que le gouvernement suivra cette dernière.

La rénovation future de l’abbaye de Forest et de ses jardins ainsi que de l’arrivée, en son sein, notamment d’une bibliothèque, d’une ludothèque et d’un auditorium pour l’académie de musique est, en soi, une bonne nouvelle pour ce site, classé en 1992 mais en piteux état. Pour autant, le permis octroyé pour ABŸ pose question puisqu’il va bien au-delà. Il comprend également trois espaces dédiés à de l’HoReCa (alors que la place St-Denis en est bien pourvue), une salle de spectacle de 800 places et une minéralisation importante de la cour. Par ailleurs, pour retrouver les alignements du jardin historique, de nombreux arbres vont être abattus. Enfin, une quinzaine de logements seront démolis sans construction compensatoire, ni sur le site, ni ailleurs.

IEB a donc accepté de soutenir le recours déposé par trois riverains et espère que les négociations en cours soient suffisamment fructueuses pour que l’action en justice soit levée. Comme eux, IEB attend et soutient la restauration de l’Abbaye, la réhabilitation du site et l’arrivée d’équipements collectifs de type non marchand.

Enquêtes publiques

IEB référence l’ensemble des enquêtes publiques des 19 communes bruxelloises, ainsi que des avis les concernant sur lafficherouge.ieb.be. Le site reprend les enquêtes en cours, et remonte jusqu’à 2003. Vous avez également la possibilité de recevoir, en vous créant un compte, chaque semaine par e-mail, les enquêtes publiques en cours, selon vos critères pré-établis.

Depuis 2016, un bras de fer oppose les habitant·e·s et la commune de Woluwe-St-Lambert au promoteur immobilier Promobuild quant au devenir du site de l’ancienne Ferme aux Oies.

Il y a 6 ans, Promobuild introduisait une demande de permis pour un projet de logements. La mobilisation citoyenne et l’appui communal avaient mené à un refus d’octroi du permis par la commission de concertation. Entre temps, le promoteur s’est allié à une école à pédagogie Steiner aujourd’hui implantée à Etterbeek (140 places) pour un projet comprenant l’érection d’une nouvelle école dont la capacité serait augmentée d’une quarantaine de places (maternelles et primaires) et de deux immeubles de 23 logements au total.

Outre que les statistiques bruxelloises ne jouent pas en faveur du promoteur, le quartier ne connaissant pas de carences en places pour le fondamental, les habitant·e·s du quartier et la commune proposent un contre-projet pour les parcelles anciennement agricoles. Ils souhaitent les préserver de l’imperméabilisation, les ouvrir au public et y développer une activité d’agriculture urbaine en accord avec son affectation historique et sa valeur en termes de biodiversité.

L’établissement scolaire et les logements font l’objet de deux demandes de permis séparées mais simultanées : volet logement et volet école.

La Régie foncière revient à la charge avec une 5ᵉ version du projet visant l’urbanisation du Donderberg (Laeken) : HOP5.
La nouvelle mouture du projet est une version à peine modifiée de la précédente épreuve en termes de densification : une école fondamentale de 672 places, une salle de sport, un local de quartier, un immeuble de 8 logements dont 1 commerce pourvu d’un parking souterrain de 17 places. Le tout, sur une zone en intérieur d’îlot de plus de 1,7 hectare reconnue comme ayant une haute valeur biologique.

Le projet nécessitera l’abattage de 144 arbres, une large imperméabilisation du site, et la suppression d’un chemin vicinal le traversant. Pour ce qui est de la nécessité de créer des places d’enseignement fondamental, les derniers chiffres semblent la démentir suite à la prévision d’une diminution de 15.000 inscriptions prévues d’ici 2030. En outre le quartier ne connaît pas de carence manifeste alors qu’il compte déjà de nombreux établissements de ce type. Les habitant·e·s mobilisé·e·s demandent un changement d’affectation de la zone. Inscrite au PRAS depuis 2001 en zone d’équipement d’intérêt collectif, ils souhaitent qu’elle soit affectée en zone naturelle.

La Région de Bruxelles-Capitale se dote d’un nouveau programme de réduction des pesticides. Son objectif : favoriser la biodiversité et développer la nature en ville et garantir à la population un environnement plus sain.

Revue du web

Dans le cadre de la grande mobilisation autour du Housing Action Day (26 et 27 mars), IEB s’associe avec Action Logement Bruxelles, le RBDH, Agir pour la Paix et Désorceler la finance pour vous proposer une série d’ateliers, les 4, 5 et 13 mars, autour de l’action collective pour défendre un véritable accès au logement digne et abordable.

Agenda

Vendredi 18 s’est tenue la soirée autour des luttes pour le logement en Europe. Il y a été question de l’occupation de l’ex-KBC, du référendum berlinois sur l’expropriation des grands groupes immobiliers, de logement alternatif, de la lutte anti-expulsions, de la situation grecque et de la Belgian Housing Action Day 2022.

Depuis 41 ans, le Café de la Rue - fondé par Marie-Noëlle Doutreluingne et Guido Vanderhulst - est un haut lieu de débats et d’organisation de repas-spectacles. Avec plus de 20.000 participants au compteur ainsi qu’une activité d’édition, le lieu est aujourd’hui en péril en raison de travaux entrepris par des voisins indélicats qui ont attenté à sa stabilité.

Emploi