Inter-Environnement Bruxelles
© IEB - 2021

Dans la gueule de la promotion immobilière

Bruxelles en mouvements n°316, février 2022.

© Axel Claes - 2022

Dans ce dernier numéro du Bruxelles en Mouvements, IEB vous fera plonger dans les fonds mystérieux du monde de la promotion immobilière. Comment façonne-t-elle la ville ? Qui sont ses principaux acteurs à Bruxelles ? Quel rôle jouent les pouvoirs publics à leur côté ? Qu’est-ce que ça change pour les bruxellois·es ?

Nous sommes les témoins, ces dernières années, de la multiplication des demandes de permis d’urbanisme pour des projets démesurés dans différents quartiers de la capitale, à commencer par les abords du canal, les alentours du piétonnier, les quartiers Nord et Midi, et le quartier européen.

Au sein de ces quartiers, des habitant·e·s se retrouvent pris·es dans des transformations rapides, potentiellement nuisibles à leur cadre de vie, et contre lesquelles les consultations organisées par les pouvoirs publics permettent peu d’intervenir et/ou résister. Bien souvent, ces transformations sont subies et les tours sortent de terre. Les projets immobiliers des promoteurs s’imposent à nous avec le concours des pouvoirs publics et transforment profondément le paysage urbain.

Au travers du portrait et des actions de deux grands promoteurs immobiliers bruxellois, ce dossier met en lumière les mécanismes de ces acteurs immobiliers et financiers et de ce qu’ils font à ce à quoi nous tenons. En partant d’Immobel et de BPI Real Estate, il devient possible de remonter tout l’organigramme des groupes impliqués dans des empires financiers dépassant largement l’échelle de Bruxelles et de la Belgique, comme si l’on remontait progressivement l’une des tentacules d’une pieuvre géante. Et cette pieuvre est perpétuellement en quête de nouveaux projets dans lesquels engouffrer l’argent de ses investisseurs. Ces investissements modifient à la hausse la valeur du sol et contribuent à la flambée des prix du foncier bruxellois. Ils transforment le logement, ce droit fondamental, en un produit financier dont l’objectif est avant tout de maximiser la rente d’actionnaires.

Ce cycle déconnecté de la vie et des besoins des habitant·e·s a un impact énorme sur la ville et sur le quotidien et les conditions d’existence de la population de Bruxelles qui se retrouve engluée dans la sorcellerie du système capitaliste. Mieux connaître ce système sorcier est le premier pas pour se défaire de son pouvoir.

Illustrations : Axel Claes