La Lettre d'IEB

La modification du PRAS à l'hippodrome est annulée !

Transformation de la Galerie Bortier sans permis : IEB dépose plainte

• IEB au cœur du quartier Heyvaert
• Mobilisation pour un Hippodrome sans Drohme !
• Une éolienne à Forest, vraisemblablement, pas pour cette fois
• Quand la technologie s’empare de la conversation

En 2017, IEB consacre un numéro entier de son Bruxelles En Mouvements au quartier Heyvaert (n°289, prolongeant le 276). Cette petite portion du territoire de Cureghem a une longue tradition d’accueil de populations migrantes arrivant à Bruxelles, ainsi que d’activités économiques adossées à une mondialisation par le bas telles que le commerce d’exportation de voitures d’occasion ou les grossistes en vêtements du quartier du Triangle. Cette publication est le fruit de trois années d’intégration d’IEB dans le quartier. Depuis décembre 2014, en effet, IEB a atterrit avec ses valises, ses 14 travailleurs, sa bibliothèque, ses Bruxelles en Mouvements et sa curiosité à deux pas de la place Lemmens. Dix ans après cette installation, IEB reste plus que jamais intégrée dans le quartier et attentive à ses transformations. Petit tour d’horizon.

Bien que de petite taille, l’hippodrome de Boitsfort ampute dès sa naissance la lisière de Forêt de Soignes de 32,5 ha. Après de fastes années de courses à plat et d’obstacles, l’activité équine se réduit jusqu’à disparaître en 1987. Les golfeurs y remplacent alors les jockeys, poursuivant la tradition des activités élitistes sur le site. En 1989, la Région entend créer un « pôle régional récréatif et de loisirs actifs ». 25 ans plus tard, cette transformation se met en œuvre sous la forme d’un partenariat public-privé.

Récemment passé en commission de concertation, le projet d’éolienne d’Eneco s’est vu remettre un avis « majoritaire défavorable » de la part de Urban (Patrimoine & urbanisme), des communes de Forest et Anderlecht. Parmi les arguments en défaveur du projet, nous retiendrons celui de « l’absence de cadre de référence » en Région bruxelloise, à savoir une série de règles environnementales et urbanistiques pour assurer la bonne intégration des infrastructures produisant de l’énergie éolienne en contexte urbain. En effet, pour les signataires de l’avis « l’apparence et les dimensions de l’éolienne proposée semblent être déterminées uniquement par le rendement énergétique maximal attendu ».

Pour IEB également, l’argument strictement technologique et productiviste ne doit pas être prédominant : il importe de penser la place - indispensable - des outils de production d’énergie renouvelables à Bruxelles, une place qui ne peut se faire au détriment de la qualité de l’habitat, de l’environnement et du patrimoine.

Depuis que l’informatique accompagne nos communications, il devient tentant pour les uns de nous envahir de publicités, pour d’autres d’examiner nos comportements. De telles tendances peuvent être au mieux désagréables, au pire de vrais dangers pour la démocratie. Cet article retrace l’historique des conversations numériques, dénonce certains travers et formule quelques principes fondamentaux à défendre pour que la surveillance généralisée de nos correspondances reste dans les livres de science-fiction.

Enquêtes publiques

IEB référence l’ensemble des enquêtes publiques des 19 communes bruxelloises, ainsi que des avis les concernant sur lafficherouge.ieb.be. Le site reprend les enquêtes en cours, et remonte jusqu’à 2003. Vous avez également la possibilité de recevoir, en vous créant un compte, chaque semaine par e-mail, les enquêtes publiques en cours, selon vos critères pré-établis.

En 2017, l’ancienne majorité PS-MR de la commune d’Anderlecht adoptait le Plan particulier d’affectation du sol (PPAS) Biestebroeck. Ce plan était censé cadrer le devenir de 47 ha de territoires organisés autour du bassin sud du canal à hauteur du Pont de Cureghem, une zone complexe à vocation industrielle et résidentielle. À l’époque de son adoption, les associations critiquèrent avec force ce cadre qui faisait clairement pencher la barque du côté des desiderata des promoteurs (Atenor, Immobel, BPI,…) au détriment des besoins des habitant.es, en gaspillant au passage un foncier précieux par sa capacité à accueillir des activités portuaires, logistiques et productives pourvoyeuses d’emplois.

L’annulation d’une bonne partie du PPAS en 2020 était une occasion à saisir pour réduire les densités infernales de logements privés prenant place dans des tours écrasant l’espace public et imperméabilisant les sols. Une occasion d’imposer aux promoteurs des pourcentages de logements sociaux, de construire des équipements collectifs très déficitaires et de préserver des sols vivants dont la précieuse zone humide de l’îlot Shell. L’occasion aussi de prévoir des proportions plus équilibrées entre les logements et les espaces productifs et portuaires. Bref, l’occasion de penser un projet à l’échelle de la valeur d’usage du territoire plus qu’à sa valeur marchande. Peu importe les majorités qui se succèdent : le nouveau PPAS à l’enquête publique est en grande partie fidèle à celui adopté précédemment et fait la part belle aux tours spéculatives en front de canal !

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