La lettre d'IEB

Art nouveau - Art Congo

• Josaphat, marché attribué / And the winner is...
• HOP 5, la Régie obtient son permis
• Soutenez les habitant·es du quartier Midi dans leur recours contre le siège SNCB
• Il est temps de baisser les loyers !
• 220.000 personnes dérangées par l’aéroport

Entamée fin 2017 dans la plus grande opacité, la saga du très critiqué dialogue compétitif visant l’attribution du marché pour l’urbanisation de la partie sud-ouest de la friche s’est dénouée dans le plus grand fracas.

Après un bras de fer au sein du gouvernement qui a provoqué le blocage du PAD Josaphat bis, le PS a finalement décidé d’avancer seul et d’attribuer le marché pour la construction de 509 logements au consortium Eiffage/Axa (dont une partie du capital est détenu par BlackRock). Ces logements seront construits sur un peu moins de la moitié de la partie ouest, la plus riche en biodiversité, défendue par de nombreuses associations et groupes de citoyen·nes. Sur ce terrain public détenu par la SAU, IEB préconisait une procédure transparente, dans le respect de la démocratie urbaine et la construction de 100% de logements publics, dont au moins 60% de logement social. Sur les 509 logements prévus, la majorité seront des logements privés (246) commercialisés par le consortium. Seuls 135 logements sociaux locatifs seront bâtis, le reste sera du logement moyen (105 logements CityDev et 23 logements attribués au Fond du Logement).

Un dénouement qui en laisse beaucoup amers mais semble satisfaire le directeur de la SAU, Gilles Delforge, qui déclare dans la presse : « Très longue, la procédure a donné lieu à un vrai travail d’intelligence collective pour un résultat rarement atteint à Bruxelles. » Les défenseur·euses de la biodiversité du site ont d’ores et déjà prévu de ne pas faciliter la tâche du gouvernement pour la suite et d’utiliser tous les moyens légaux pour empêcher la délivrance des futurs permis, nécessaires pour autoriser les constructions. IEB continue par ailleurs de défendre une remise à plat du projet afin d’y maximiser les fonctions urbaines faibles : le logement social, les zones d’industrie urbaine et les zones de biodiversité.

Le Donderberg, intérieur d’îlot laekenois reconnu par Bruxelles-Environnement comme terrain à haute valeur biologique va être largement imperméabilisé.

Malgré la vive contestation du projet, le permis accordé à la Régie foncière autorise la construction d’une école de 672 places et sa salle de sport, de 8 logements, d’un local de quartier, d’un immeuble de 8 logements dont 1 commerce pourvu d’un parking souterrain de 17 places. Pour réaliser cette opération, plus de 170 arbres devront être abattus, une large portion du site sera urbanisé et la nappe phréatique devra être rabattue.
Les arguments mis en avant par les associations et riverain.es mobilisé.es n’ont visiblement pas fait mouche. Iels dénonçaient notamment l’obsolescence des études et leur périmètre limité, menant à une surestimation du besoin en places d’enseignement fondamental dans le périmètre pourtant déjà bien équipé en la matière. Un projet revu à la baisse aurait permis le maintien d’une partie de la biodiversité particulière du site et ses chemins traversant, tout en réduisant l’imperméabilisation de l’îlot dans un quartier déjà sujet aux inondations. Enfin, ce feu vert à la construction massive renforcera les nombreux problèmes de mobilité du quartier.

Les travaux pour le futur siège SNCB au quartier Midi n’ont pas encore démarré. Pour rappel, il s’agit de ce projet de barre de 60 m de haut (le double de la hauteur du Centre Tri Postal) et de 236 m de long, un gabarit peu apprécié des riverain·es qui ont décidé d’aller en recours contre le projet en février de cette année, soutenus par IEB, le BRAL et le CRU. Ces derniers s’interrogent d’autant plus sur les suites données au projet que les nouvelles balises, dont s’est récemment dotées la Région pour le quartier en mars 2023, prévoient que pour différents projets en cours d’instruction dont le siège SNCB / Tri postal, la densité sera revue à la baisse... Outre ces questions de gabarit et de densité, rappelons que le projet s’intègre dans un deal immobilier entre l’opérateur ferroviaire et un consortium de trois promoteurs : Besix, Immobel et BPI. Ces derniers sont chargés de livrer le siège, en échange de quoi ils deviendront propriétaires de trois sites (Atrium Midi, Delta et France-Bara) appartenant actuellement à la SNCB, soit 150.000 m² de foncier semi-public privatisé. Les habitant·es et les associations considèrent que des alternatives, crédibles et nettement moins dommageables pour le quartier, existent.

Il est toujours temps d’aider Midi Moins Une ! à financer le recours contre le siège SNCB : midimoinsune.be

Enquêtes publiques

IEB référence l’ensemble des enquêtes publiques des 19 communes bruxelloises, ainsi que des avis les concernant sur lafficherouge.ieb.be. Le site reprend les enquêtes en cours, et remonte jusqu’à 2003. Vous avez également la possibilité de recevoir, en vous créant un compte, chaque semaine par e-mail, les enquêtes publiques en cours, selon vos critères pré-établis.

Initialement, l’enquête publique devait se clôturer le 13 avril, mais elle vient d’être prolongée jusqu’au 30 mai inclus. Il manquait en effet au dossier, comme l’ont fait remarquer des habitants, le rapport d’incidences environnemental (RIE) de 2019.

La première mouture du PAD Porte de Ninove avait fortement été critiquée à tous niveaux. Une nouvelle enquête pour un PAD bis se termine bientôt. Le comité PorteNinovePoort donne son avis et fait une proposition de création d’un centre d’expérience de l’eau, du canal et de la Senne sur la parcelle triangulaire. N’hésitez pas à vous en inspirer pour donner votre avis à votre tour.

Le ré-aménagement du parc de Neerpede en un des 5 sites repris comme « pôle récréatif d’ampleur régionale » au PRDD, sera réalisé par phases successives. La Région souhaite offrir un espace vert qualitatif, accessible à toutes et tous, dont la gestion sera assurée par Bruxelles Environnement. Pas de partenaire privé dans cet aménagement donc, a contrario du très controversé parc récréatif de l’hippodrome de Boitsfort.
La première phase consiste en l’aménagement de la partie centrale du Parc dont une zone de baignade naturelle dans une partie d’un étang existant, l’étang Moyen, en bordure de Ring, objet de la présente enquête publique. Ceci implique la construction d’infrastructures telles que vestiaires, sanitaires et postes de surveillance. Les berges actuellement bétonnées de l’étang Moyen seront re-naturées (roselières, lagunage...) et la qualité de l’eau, pour le moment problématique (eutrophisation, botulisme, crises de cyanobactéries) sera améliorée et surveillée. Cette première phase comprend aussi la conversion du boisement de l’actuel parc Vivès, une peupleraie, en un peuplement varié qui s’étendra sur dix à quinze ans.

Lire à ce sujet :
- contribution et pistes de réflexion des États Généraux de l’Eau à Bruxelles (EGEB)
- Avis du Conseil de l’Environnement (CERBC)

Revue du web

Agenda

Le RBDH continue sa réflexion autour de l’encadrement des loyers avec une seconde journée explorant différents mécanismes de limitation du rendement des bailleurs. En prenant des exemples déjà à l’œuvre en Suisse et au Luxembourg, cette après-midi de conférence permettra d’envisager d’autres pistes que l’actuelle grille des loyers à l’œuvre à Bruxelles.

La participation est libre, mais l’inscription obligatoire.

Une étude a été publiée par le Bond Beter Leef Milieu objectivant les nuisances sonores de l’aéroport de Bruxelles-National. Le résultat est édifiant : 220.000 citoyen·nes sont dérangé·es par l’activité aéroportuaire. De plus, le sommeil de 110.000 riverain·es est gravement perturbé. Or, le bruit n’est pas sans conséquence pour la santé. L’étude évalue donc le coût annuel des activités aéroportuaires pour notre sécurité sociale à un milliard d’euros. Une pierre de plus dans le jardin de ceux qui nous assurent que l’aéroport est une condition de notre prospérité. Le permis d’environnement devrait être renouvelé en 2024. Dans ce cadre, l’étude réaffirme que les trois régions du pays sont impactées et ce, alors que la Flandre entend mener l’enquête publique sur son seul territoire.

Emploi