La Lettre d'IEB

• Soirée de lancement du Bruxelles en mouvements « Pour le logement social ! »
• Plaidoyer pour une baisse des loyers
• Achetons le cinéma Nova
• Le réaménagement du rond-point Schuman déçoit
• Arbres menacés à Schaerbeek

Le logement social n’a plus la cote dans le monde politique. Comme dans d’autres domaines, les logiques libérales mettent nos acquis à mal et on lui préfère aujourd’hui un « logement à finalité sociale » à la portée et au sens dilués, voire détournés. Pourtant, le logement social public locatif reste le seul outil politique véritablement social en matière de logement dont on dispose actuellement. Parce qu’il permet tout à la fois de sortir de la logique du logement-marchandise, d’éviter l’appropriation des subsides publics par quelques-uns, de lutter contre les discriminations au logement, d’assurer la justice sociale et le droit à la ville, il est temps de lui redonner une place de choix. C’est l’objectif de notre prochain dossier du Bruxelles en mouvements et de la soirée que nous vous proposons en collaboration avec des chercheurs de l’ULB, Action Logement Bruxelles, l’asbl Bonnevie, l’Union des locataires Marolliennes (ULM) et l’Union des locataires d’Anderlecht-Cureghem (ULAC).

Après les nombreuses actions portées en 2023 par la Plateforme Logement autour d’une baisse des loyers, nous avons rassemblé nos principales revendications dans un plaidoyer. Il s’agit de 5 mesures simples et réalistes qui ne demandent qu’un peu de courage politique pour être mises en œuvre, mais qui ont le potentiel de concrétiser une véritable baisse des loyers pour de nombreux Bruxellois et Bruxelloises. Après avoir été envoyées aux différents partis politiques, la Plateforme Logement a rencontré plusieurs formations bruxelloises afin de développer plus avant le contenu de ces mesures. À nous tous maintenant de faire le forcing pour que celles-ci se retrouvent dans les programmes des partis en vue des élections de 2024.

Le Nova offre depuis 27 ans un cinéma indépendant en plein centre-ville grâce à l’énergie bénévole de son équipe et à un loyer historiquement bas. Mais le bail arrive à son terme l’année prochaine et, au vu du prix du marché, le loyer pourrait être multiplié par six. Le Nova ne pourrait y faire face sans dénaturer son activité, menacer son identité et sa mission culturelle.

C’est pourquoi le Nova s’est créé son propriétaire idéal en mettant sur pied la coopérative Supernova. Cette dernière a pour vocation d’acquérir une emphytéose de 68 ans et de céder l’usage de la salle à l’asbl Nova contre un loyer le plus modeste possible. Si le Nova est important pour vous, prenez part à la Supernova !

Enquêtes publiques

IEB référence l’ensemble des enquêtes publiques des 19 communes bruxelloises, ainsi que des avis les concernant sur lafficherouge.ieb.be. Le site reprend les enquêtes en cours, et remonte jusqu’à 2003. Vous avez également la possibilité de recevoir, en vous créant un compte, chaque semaine par e-mail, les enquêtes publiques en cours, selon vos critères pré-établis.

Move’Hub est le nouveau nom attribué à l’ancien projet Victor porté par les promoteurs Atenor et BPI sur une parcelle rachetée en 2007 en plein cœur du quartier Midi. Ces derniers envisageaient en 2011 d’y ériger 100.000 m² de bureaux se déclinant sur trois tours atteignant respectivement chacune 150, 116 et 73 mètres de haut. Le projet soumis aujourd’hui à l’enquête publique est nettement plus raisonnable. Les superficies de bureau ont été réduites à 38.000 m² (ainsi que les gabarits par la même occasion) et le programme se diversifie en s’adjoignant 90 logements (dont 64 logements Citydev), 1500 m² d’équipements à définir, 1000 m² de commerces et un jardin collectif de 2600 m². Reste qu’on est toujours face à un projet massif contenant majoritairement du bureau et pas un seul logement social !

Le PAD Max, un important morceau de territoire qui englobe le parc Maximilien, est à l’enquête. Cumulé à la récente refonte du PPAS 19 et à non moins que trois Contrats de Rénovation Urbaine déjà en cours, c’est l’ensemble du périmètre allant de la gare du Nord jusqu’au canal qui est à présent sous les feux de l’intervention publique. Une sur-attention qui interroge, car de nombreux aménagements, notamment plusieurs mesures dérogatoires en termes de gabarits ainsi que la mise à ciel ouvert de la Senne sur 600 mètres dans le parc, s’accompagnent d’une montée en gamme possible. Un processus très largement encouragé et soutenu par les pouvoirs publics, mais qui semble davantage s’adresser aux promoteurs et futurs occupants qu’aux habitant·es actuel·les du quartier Nord.

La Région met à l’enquête publique un nouveau Plan d’Aménagement Directeur nommé « Défense ». Sur un territoire situé à cheval entre les communes de Bruxelles-Ville, Evere et Zaventem, il a la particularité de s’inscrire dans une réflexion territoriale plus large entre la Région bruxelloise et la Région flamande. Le projet vise à créer un nouveau quartier pouvant accueillir entre 3000 et 4000 habitants, des équipements publics et des activités économiques tout en visant à rendre plus cohérente la morphologie de ce quartier marqué par de multiples ruptures.

Si l’intention de créer un nouveau parc métropolitain est louable, la création d’un nouveau quartier résidentiel pose question dans cette zone marquée par la pollution sonore due aux décollages d’avion de l’aéroport de Zaventem tout proche. D’autant que le rapport d’incidences mis à l’enquête précise que la zone n’est pas adaptée pour un développement résidentiel ! Non pas que la Région compte sur ce terrain public pour augmenter son stock de logement social, les proportions prévues étant, comme dans la plupart des PAD, à côté des enjeux en matière de création de logement abordable.

À défaut d’une soirée d’information collective, qui aurait été la bienvenue, perspective.brussels organise les 29 et 30 novembre prochains, un point d’information temporaire dans le quartier (ROTOR DC, Avenue Bâle 3, 1140 Evere).

Revue du web

Agenda

Les riverain·es s’étonnent notamment du remplacement d’arbres en pleine terre par des arbustes en pot, ainsi que d’une disposition de l’espace public peu propice aux manifestations devant les institutions européennes.

Les usager·es du parc de la Maison des Arts se mobilisent pour tenter de sauver une vingtaine d’arbres menacés.