Brèves d’ici… Et d’ailleurs
https://www.ieb.be/26343
23 février 2016
BRÈVES D’ICI
Bruxelles vue par la rue
Home Street Home est le fruit d’un projet photographique mené avec des habitants de la rue.
Après une recherche-action sur les enjeux de la présence des personnes sans-abri dans le métro et, plus généralement le traitement réservé aux sans-abri dans l’espace public, l’asbl Diogènes a voulu prolonger le travail par un projet photographique. Il a débouché sur une exposition, une journée d’étude et aujourd’hui un livre de photographies Home Street Home.
« La proposition de départ faite aux participants était de photographier leur vie dans le métro, leur cohabitation avec les agents de la STIB, ou encore leur relation avec les passants et les commerçants. Mais très vite, ils ont détourné la consigne de base et ont livré leur regard à la ville en général », explique Lucie Martin, porteuse du projet avec le photographe Dragan Markovic.
Il y a des couloirs de métro, des trottoirs, des arbres, des gens, des paysages abstraits ou des détails insolites,… Toutes ces photographies donnent à voir le rapport singulier qu’entretiennent les habitants de la rue à la ville et les interactions qui s’y déroulent. Elles révèlent aussi des détails banals qui échappent au regard du passant pressé.
Quelques photos sont imprimées sur les murs de la Gare de la Chapelle, près du Recyclart.
Source : www.alterechos.be.
Femmes précaires et pauvres à Bruxelles
Quand inégalités sociales et inégalités de genre se renforcent.
L’élaboration du dernier Rapport thématique de l’Observatoire de la Santé et du Social « Femmes, précarités et pauvreté » fut l’occasion de souligner une nouvelle fois, les liens étroits entre les phénomènes de précarité, de pauvreté, d’inégalités sociales et de genre. À partir d’une large problématique, supposant une démarche d’analyse globale et comprenant notamment de nombreux entretiens avec des femmes en situation de précarité/ pauvreté et des professionnels de première ligne à Bruxelles, nous avons observé un renforcement entre inégalités sociales et inégalités de genre.
L’examen de la précarité et de la pauvreté sous l’angle de plusieurs « dimensions de la vie » (revenus, éducation, emploi, santé, logement…) montre que les femmes, tout comme les hommes, vivent divers types d’inégalités mais sont souvent différemment et parfois plus fortement touchées que les hommes.
Pour télécharger le résumé ou l’intégralité du Rapport « Femmes, précarités et pauvreté en Région bruxelloise : www.observatbru.be.
Source : Observatoire belge des inégalités.be, 25 novembre 2015.
Pollution électromagnétique croissante à Bruxelles : 8 associations interpellent le Conseil communal
L’augmentation continue de la pollution électromagnétique à Bruxelles fait peser un risque croissant sur la santé des Bruxellois-e-s. La Ville a récemment décidé d’installer des dispositifs émetteurs de champs électromagnétiques supplémentaires dans les poubelles, ainsi que des bornes wifi dans l’espace public. Huit associations ont adressé une lettre ouverte au Conseil communal de la Ville de Bruxelles pour lui demander d’arrêter ces initiatives inutiles, d’expliquer comment la ville va appliquer le principe de précaution et garantir le droit à un environnement sain pour tous les citoyens.
Source : www.respire-asbl.be.
Terre-en-vue. Pour que la terre nourrisse
Terre-en-vue est à la fois une asbl, une coopérative et, depuis peu, une fondation. Mais c’est surtout une volonté de se réapproprier la terre pour la mettre à la disposition de ceux qui savent en prendre soin. Pour y parvenir, deux qualités (au moins) sont nécessaires : la persévérance et l’innovation.
Reportage web grand format, par Olivier Bailly.
Source : www.alterechos.be.
Énergie et logement, un baromètre de la pauvreté
Pour la première fois, le « Baromètre de la précarité énergétique » vient d’être publié sur base des travaux réalisés par l’Universiteit Antwerpen et l’Université libre de Bruxelles. Des conclusions qui sont tout sauf surprenantes pour un outil de mise en perspective.
Décembre 2015, avec la chute du mercure nous arrive en Belgique le « Baromètre de la précarité énergétique ». Ce premier opus deviendra un rendez-vous régulier pour comprendre le couple pauvreté/énergie porte sur la période 2009-2013.
Les conclusions ne sont guère surprenantes : en 2013, environ 14% des ménages belges consacraient une part trop importante de leur revenu disponible aux dépenses énergétiques (précarité énergétique mesurée). L’« excès » de dépenses tournait autour de 61 euros par mois.
Au premier rang des démunis énergétiques : les locataires, les familles monoparentales, les isolés et les ménages comportant un seul senior. Pour le scoop, on repassera.
Sophie Meyer, chercheuse de l’ULB et auteure de l’étude, évoque tout de même sa surprise face à l’ampleur du phénomène : « le taux global des personnes touchées rassemble presque un cinquième de la population. Et autre constat : les locataires sociaux ne sont en rien prémunis de la précarité énergétique par des loyers très bas. » Source : www.alterechos.be.
ET D’AILLEURS
De Notre-Dame-des-Landes à Sivens, la carte de France des projets contestés
Contesté depuis ses balbutiements en 1963, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est la mère de toutes les zones à défendre (ZAD) de France. Fédérant un grand nombre d’opposants qui ont su s’organiser au fil du temps, cette ZAD a inspiré les détracteurs de dizaines de dossiers douteux, dans tous les domaines – agriculture, hydrocarbures, stockage de déchets, transports, centres commerciaux...
À chaque fois, les adversaires pointent qui un manque de transparence, qui une entourloupe pour contourner la loi, qui des risques importants pour la santé et l’environnement, et parviennent parfois à ralentir l’avancée des projets, voire à les stopper.
Source : www.lemonde.fr.
Des chambres de bonne transformées en logements sociaux à Paris ?
La Mairie de Paris envisage de transformer certaines chambres de bonne en logements sociaux. Elle s’appuie sur une étude réalisée par l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) à partir de données fiscales. Cet organisme estime à 114 400 le nombre de chambres de bonne dans la capitale, dont seulement 15% seraient habitées.
Elles sont concentrées à 87% dans huit arrondissements : les 5e, 6e, 9e, 15e, 8e, 7e, 17e et 16e. A lui seul, ce dernier arrondissement en rassemblerait un tiers. Selon l’APUR, 81% de ces chambres seraient situées dans des constructions en pierre de taille, des immeubles bourgeois construits entre 1830 et 1914, quand les étages supérieurs servaient à loger les domestiques. La plupart seraient « inconfortables », c’est-à-dire sans WC intérieurs et sans salle de bain, ce qui suppose que d’importants travaux devraient être réalisés pour les rendre habitables.
La moitié serait d’une surface inférieure à 9 mètres carrés, le minimum légal pour pouvoir être louée. Et seules 2% seraient d’une surface supérieure à 19 mètres carrés. C’est pourquoi la mairie de Paris poursuit l’idée d’en regrouper certaines.
« Nous allons pouvoir envisager l’acquisition d’une partie de ces chambres, afin de les aménager pour en faire des surfaces habitables », indique Ian Brossat, adjoint au logement de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Le système Multiloc’, qui prévoit des aides aux propriétaires privés mettant leur bien vacant sur le marché, pourrait être utilisé.
Ces mesures viendront « soutenir l’objectif de création de 10 000 logements par an, dont au moins 7 000 sociaux, fixé par la maire de Paris, ainsi que le nécessaire rééquilibrage de l’offre de logements sociaux entre l’est et l’ouest de la capitale », souligne M. Brossat.
Une étude d’ingénierie sur la réhabilitation de ces chambres de bonnes parisiennes réalisées par la Société de requalification des quartiers anciens et l’APUR doit être remise au premier semestre 2016.
Source : Le Monde, 25 novembre 2015, www.lemonde.fr.
Du nord au sud, semer devient un acte de résistance
En Inde, des milliers de paysans se battent quotidiennement pour le droit à l’utilisation des graines indigènes. Mais le combat est long et difficile. Selon Vandana Shiva [1], les entreprises semencières tuent la diversité locale en remplaçant les semences indigènes par leurs semences brevetées. Parfois, ce remplacement est mis en œuvre en partenariat avec le gouvernement, qui organise des campagnes du style « laissez tomber vos vieilles graines », sur le ton de « changez vos chaussettes sales ». Dans certains des cas, les entreprises vont jusqu’à racheter ces « vieilles » semences aux paysans, pour s’assurer le monopole en retirant ces espèces de la circulation [2].
En France, l’association Kokopelli rassemble celles et ceux qui souhaitent préserver le droit de semer librement des semences potagères et céréalières, de variétés anciennes ou modernes, libres de droits et reproductibles. Grâce à un réseau de producteurs et avec une participation active de ses adhérents, l’association possède une collection de plus de 2 200 variétés (plus de 600 variétés de tomates, 200 variétés de piments, 150 variétés de courges…). Malgré les directives européennes, les avis de la FAO, de scientifiques ou d’agronomes affirmant l’urgence de sauvegarder la biodiversité végétale alimentaire, ce travail de conservation et de diffusion d’espèces a cependant été attaqué et condamné pour vente de semences illégales et concurrence déloyale. En 2012, les conclusions de l’avocat général de la Cour de Justice de l’Union Européenne ont néanmoins donné entièrement raison à l’association.
Source : www.mondequibouge.be (Extrait de l’article « Quand la gratuité du vivant dérange »)
La « guérilla urbanistique » répare les villes
Lassés d’attendre que la municipalité de New-York prenne ses engagements vis à vis de la protection des piétons et des cyclistes, un groupe nommé le « NYC Departement of Transformation » a décidé d’agir. En plaçant des cônes oranges surmontés de tournesols aux endroits où les voitures roulent et se garent sur les passages qui leur sont réservés, le collectif a pu observer une nette amélioration de la sécurité des usagers faibles. Le coup de com’ s’est même révélé plus durable que prévu : après plusieurs semaines nécessaires à la ville pour retirer tous les cônes, celle-ci s’est décidée à installer une signalisation officielle. Le collectif, qui encourage les habitants à mettre en place des changements immédiats, locaux et à bas coût, a déjà fait des émules dans d’autres villes américaines et même jusqu’en Lettonie.
Source : Rue89, 31 janvier 2016 (http://rue89.nouvelobs.com).
[1] Vandana Shiva est une écologiste, écrivain et féministe indienne. Elle dirige la Fondation de la recherche pour la science, les technologies et les ressources naturelles.
[2] Interview consultée sur le site www.combat-monsanto.org le 10 juin 2012.