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Station de métro Toots Thielemans : la voix aux commerçants

Le permis pour la station de métro « Toots Thielemans » devrait être délivré dans de brefs délais afin de permettre le début des travaux avant les élections. Le chantier pharaonique aura des répercussions sur le marché du Midi, la foire du Midi ainsi que sur les activités des commerçants du boulevard Jamar et ceux de l’avenue de Stalingrad. Ces derniers, coincés entre la menace d’un chantier qui risque d’avoir des conséquences irréversibles sur leurs activités et le stigmate lié à l’image tronquée que certains médias donnent de leur quartier, méritent plus de considérations. Et de soutien. À ce moment charnière pour leur survie, nous avons choisi de donner la parole à trois d’entre eux.

Ces dernières semaines, le quartier de l’avenue de Stalingrad est sous le feu des projecteurs pour des raisons dont il se passerait bien. À la fois, car c’est là que la Région et la STIB prévoient de construire une nouvelle station de métro « Toots Thielemans » qui demandera 8 ans de travaux et engendrera de lourds impacts en surface pendant deux et demi, grand minimum. Mais aussi, car les abords de la station de prémétro Lemonnier ont été le cadre de différents faits divers ayant conduit des employés de la STIB à lancer une grève spontanée afin que des mesures soient prises pour contrer la recrudescence de l’insécurité et la criminalité. Appel entendu par le bourgmestre Philippe Close qui a promis « plus de bleu » [1] dans les rues, soit un renforcement des contrôles policiers. Un plan d’action en ce sens avait pourtant déjà été annoncé en août 2017.

Les commerçants de l’avenue de Stalingrad, coincés entre la menace d’un chantier qui risque d’avoir des conséquences irréversibles sur leurs activités et le stigmate lié à l’image tronquée que certains médias donnent de leur quartier, méritent plus de considérations. Et de soutien.

Sans nier les difficultés qui sont les siennes, il convient de rappeler que l’avenue de Stalingrad est un noyau commercial qui s’est créé à partir de rien, au prix d’investissements massifs de commerçants propriétaires et occupants et qui jouit aujourd’hui d’un rayonnement qui dépasse de loin les frontières de la Ville de Bruxelles. Rayonnement d’autant plus remarquable qu’il s’agit essentiellement de commerces de proximité et d’établissements horeca. Ceux qui ont quitté la commune, voire la Région, continuent d’y venir pour faire leurs courses ou y manger un morceau. À l’heure où la tendance est à la création de centres commerciaux et de grandes enseignes à vocations touristiques, ces commerces sont la preuve qu’un contre-modèle peut réussir tout en étant grands pourvoyeurs d’emplois, notamment pour les jeunes peu qualifiés. Le tissu urbain qui entoure l’avenue présente quant à lui des loyers plus modérés que la moyenne régionale permettant à une population très fragilisée de trouver de quoi se loger.

Ces aspects positifs doivent être soulignés en contrepoint de descriptions comme celle d’un « Bronx Bruxellois » qu’en fait par exemple une carte blanche parue dans De Tijd [2] et qui donne de l’eau au moulin de ceux qui soutiennent un « lifting » des lieux passant par un embourgeoisement du quartier, déjà à l’œuvre, mais auquel l’arrivée du métro donnera un puissant coup d’accélérateur. Ces arguments aux relents hygiénistes, et qui décrivent les lieux comme regorgeants de rues sombres dans lesquelles l’on peut s’adonner aux activités louches (« duistere straatjes voor duistere pratijken » [3]), ressemblent à ceux qui en leur temps servirent à légitimer la destruction des quartiers ouvriers du centre-ville au profit de boulevards Haussmanniens et ensuite de ceux du quartier nord pour ériger le petit Manhattan.

À la différence que l’enjeu aujourd’hui n’est plus de raser des pans entiers du territoire, mais de le remodeler afin d’attirer des classes sociales plus aisées et plus contributives (ou perçues comme tel), que cela soit pour y habiter ou y consommer. Mais le résultat est le même : dispersion de la pauvreté plutôt que sa résorption, disparition des réseaux de solidarité et d’entraide qui s’y sont mis en place et renforcement des difficultés d’accès pour les personnes précarisées aux services qu’offre la ville.

Alors que le permis d’urbanisme pour la station « Toots Thielemans » est sur le point d’être accordé par la Région et les travaux de déplacements d’impétrants ne demandant pas de permis ont déjà commencé, nous avons interrogé Brahim, gérant de l’Espace Market, Khalid, du magasin tout pour le satellite Yaddcom Digiclass et Brahim, gérant du Midi Brico 2000 sur ce moment charnière pour le quartier dans lequel ils travaillent depuis 20 ans et fréquentent depuis plus longtemps encore.

Du désert à la poussière du chantier

« Il y a 20 ans, le quartier était tellement désert que quand on est arrivés même la Régie foncière avait dit à mon père : “Est-ce que vous êtes sûr de vouloir investir ici ?” Il n’y avait absolument rien » explique Brahim du Brico. « Mais au fur et à mesure, on a développé le quartier avec d’autres commerçants ». Pour Brahim qui tient un supermarché : « c’était un coin de la ville qui a toujours été ignoré et abandonné, Stalingrad et Lemonnier. On dirait que ces deux rues n’appartiennent même pas à la commune alors qu’on est au centre, tout près d’une gare internationale ». Aujourd’hui, « si on est là, c’est que ça marche. Même s’il y a des périodes où cela marche moins bien comme celle du début du piétonnier, où on a eu une baisse considérable de notre clientèle », nous dit Khalid.

Des travaux et des transformations, l’avenue en a déjà connu à deux reprises notamment lors du contrat de quartier Rouppe (2008-2012), les commerçants ont non seulement tenus bon, mais même mis les bouchées doubles : « on a accompagné la Ville avec nos propres investissements. L’avenue de Stalingrad a changé : on a rénové nos magasins, on a changé nos concepts et on a développé tout ça avec nos fonds propres » (Brahim, Brico 2000). Des efforts qui se sont avérés payants et qui ont permis une certaine évolution du quartier : « Maintenant, on a une clientèle très mixte qui vient chez nous. Avant c’était une clientèle juste masculine. Mais grâce aux grands efforts des commerçants, aux rénovations des façades et des intérieurs des cafés et restaurants, la mentalité change » (Brahim, Espace Market).

Alors que l’avenue a atteint un nouvel équilibre économique et social, celui-ci s’en est aussi vite trouvé menacé. « Tout d’un coup, on nous dit qu’il va falloir construire une station de métro dont on n’a absolument pas besoin. On a le tram à Lemonnier et le métro à 500 mètres à la gare du Midi ! » (Brahim, Brico 2000). Tout le quartier, est-il pour autant opposé à l’arrivée du métro ? « Non, personnellement, pourquoi pas ? Moi je crois que c’est bénéfique d’avoir une station en face de mon magasin » (Khalid, Yaddcom Digiclass). Ce qui fait consensus en revanche et qui cristallise l’opposition, c’est bien évidemment la durée et l’ampleur des travaux nécessaires.

La technique des tranchées couvertes éventrera l’avenue d’un côté puis de l’autre pendant une durée minimum de deux ans et demi. La pollution sonore et atmosphérique du chantier se verra encore renforcée par les reports de circulation dans les rues aux alentours. La poussière dégagée par les excavations de terre ne fera pas bon ménage avec les établissements actifs dans la restauration ni avec ceux qui vendent des denrées alimentaires. La boulangerie Marrakech se demande ainsi de quelle manière elle pourra protéger ses pâtisseries au miel, mais surtout et plus crucialement comment elle tiendra le coup avec ses nombreux employés. « Des accès vont être fermés, ce qui veut dire que l’on va perdre une part importante de notre clientèle, surtout ceux qui viennent de l’extérieur de Bruxelles, des villages aux alentours. Les conséquences seront aussi énormes pour les commerçants du marché de la Gare du Midi » (Brahim, Espace Market).

Des craintes objectivées par l’étude d’incidence relative au permis demandé pour la station : des retombées négatives pour une septantaine d’établissements, une diminution de 24% de la fréquentation de l’avenue avec pour conséquence une perte de grand minimum 20% des chiffres d’affaires.

L’interdépendance des commerces les uns par rapport aux autres, qui crée une identité particulière et accomplit déjà ce que les grands projets urbains bruxellois en chantiers rêvent d’accomplir sous la forme d’« éco-systèmes » économiques, sera également mise à mal : « Quand j’entends que mes voisins vont être délocalisés pendant la période des travaux, ça m’inquiète parce qu’on est tous liés. Celui qui vient acheter un t-shirt chez l’un, il est potentiellement client chez l’autre » (Khalid, Yaddcom Digiclass).

Concrètement, il y a « entre 1 000 et 1 200 emplois menacés directement et indirectement. Dans ces emplois, il y a les gens qui nous livrent, les sociétés qui sont liées à nos activités, etc. Et on va partir où maintenant ? Le problème pour moi c’est que je risque de perdre deux magasins, un à Stalingrad et un Place Bara. Qui va me rembourser mes dettes ? Comment je fais avec mon personnel ? Mon camion que j’ai acheté à crédit ? C’est la faillite annoncée ! » (Brahim, Espace Market). « Et après, il y aura d’autres travaux puisqu’ils vont devoir remettre les choses comme elles étaient. Moi je suis directement touché parce que je vais perdre ma cave pendant toute la durée des travaux. Où est-ce que je vais stocker ma marchandise ? Tout ça, on ne l’a su que dernièrement. Psychiquement, on est affaiblis et ça nous retient fort dans nos ambitions et notre cadence commerciale. Par exemple, avant de commander un produit, on fait attention, on essaye d’alléger le stock parce qu’on ne sait pas ce qui va se passer » (Khalid, Yaddcom Digiclass).

Dans la sauce

Les travaux pour la création d’un nouveau tunnel reliant la future station Toots Thielemans à la station Anneesens imposent de creuser dans les fondations du Palais du Midi : « les commerçants à l’intérieur vont être impactés à 100%, sept ou huit magasins seront totalement déplacés pendant 3 ans. Ils essaient de nous trouver des alternatives comme quoi ils vont nous déplacer dans des containers. Mais on n’est sûr de rien, c’est toujours des “peut-être”, des “on ne sait pas”… Des informations qu’on reçoit au compte-goutte alors que de leur côté, ils avancent. On a l’impression d’un passage en force, ils travaillent sans nous » (Brahim, Brico 2000).

Ce manque de transparence et d’information est une constante depuis le début du projet de métro nord et concerne tout aussi bien les communes de Schaerbeek, d’Evere ou de Forest logés à la même enseigne, mais il était particulièrement frappant de voir qu’à la commission de concertation du 19 décembre 2018 sur la station Toots Thielemans, la STIB et la Région demandaient un permis au potentiel si destructeur sans avoir réglé le moindre accord avec les commerçants directement impactés. Quatre heures et demie durant, des habitants de toute la Région étaient venus dénoncer ce projet inutile. « J’avais la chair de poule en entendant les personnes âgées, des Belges qui ont parlé en bien de nous. Ça m’a franchement fait un bien fou. C’était une belle forme de solidarité et de reconnaissance de notre existence » (Khalid, Yaddcom Digiclass).

Malgré cette mobilisation, la Commission de concertation remettra un avis favorable assorti de conditions, pour la plupart cosmétiques, dont deux concernent l’établissement de pactes entre les communes concernées, la Région et la STIB sur les mesures d’accompagnement du chantier vis à vis des activités économiques (commerçants, maraichers, forains…) et sur le réaménagement de l’espace public après les travaux. « Ils ont un prépacte qui se négocie en interne et on n’est pas au courant du contenu. On ne sait pas de quel ordre sera cette aide/compensation. Quelle forme elle prendra ou quel montant ? C’est le flou total » (Khalid, Yaddcom Digiclass). « Pourquoi ces responsables politiques ne viennent pas discuter avec nous en amont de leurs projets pour qu’on puisse leur décrire la situation où nous nous trouvons, pour mieux réfléchir les projets ? Nous sommes les premiers concernés et on est mis au courant très tardivement » (Brahim, Espace Market).

En attendant une proposition concrète de soutien aux commerçants, la STIB a lancé un panel destiné aux commerçants pour proposer des pistes d’accompagnement autres que financières, plutôt axées sur le développement d’un évènementiel de chantier et une communication attractive. La participation des commerçants y était presque inexistante. Khalid explique pourquoi : « Participer, c’est déjà accepter le projet et accepter le démarrage des travaux puisqu’on y explique le déroulement de ceux-ci. On nous demande quelle couleur de bâche on aimerait pour cacher le chantier. On te met dans la sauce et on t’habitue même psychiquement à l’acceptation. »

Les commerçants auront finalement dû attendre le 28 mars, soit deux mois après l’avis favorable de la commission de concertation, pour découvrir le contenu de ce pacte : celui-ci prévoit un certain nombre de mesures de communication et d’animation pour faciliter la vie au sein du chantier, des amendes importantes pour les entrepreneurs en cas de dépassement des délais, la recherche d’emplacements alternatifs pour certains maraichers du marché du Midi et pour certains forains de la foire du Midi (voire le déplacement de toute la foire). En ce qui concerne le soutien financier accordé aux commerçants, c’est un doublement du montant prévu par la nouvelle ordonnance chantier qui est proposé, soit 5 400 euros pour six mois, soit 30 euros par jour. Les commerçants situés dans la Palais du Midi, propriété de la Régie Foncière, ceux-ci pourront bénéficier d’une suspension de leur loyer pendant trois ans (mais seront dans certains cas déplacés dans des containers). Les autres, par contre, devront « négocier » avec leurs propriétaires privés…

« Ils disent qu’il y a un pacte. Mais dans le pacte en soi, les commerçants ne sont pas partenaires. Les partenaires, c’est la Région, la Ville et la STIB. Ils viennent nous voir informellement pour demander comment l’on voudrait que ça se passe. Sauf qu’à la fin, quand ce pacte sera établi, ils n’auront pas besoin de notre signature. C’est très vicieux » (Brahim, Brico 2000).

La Région et la Ville entendent bien faire « signer » ce pacte avant les vacances de Pâques, de manière à pouvoir délivrer le permis dans la foulée et entamer les travaux avant les prochaines élections de mai.

La fin d’un quartier populaire ?

Aux inquiétudes du « pendant » se rajoutent celles de « l’après ». Le long chantier annoncé pourrait déprécier les valeurs immobilières dans un futur proche et créer les conditions propices pour des transactions immobilières spéculatives au détriment de la population actuelle et de ses besoins. Le regain du problème de l’insécurité ces derniers participe déjà à une dévalorisation symbolique du quartier, avant même que le premier coup de pelleteuse soit donné : « Ils laissent pourrir la situation pour en profiter, pour dire : “Vous voyez, le quartier est insécurisé et on doit absolument intervenir” » (Brahim, Brico 2000). « Quand Close a repris le maïorat de la Ville de Bruxelles, ils avaient écouté nos inquiétudes. Et après quelques jours, il y a eu une présence policière préventive importante. Du coup, le quartier s’est apaisé un peu. Après cette présence policière a diminué et les mêmes problèmes ont resurgi » (Khalid, Yaddcom Digiclass).

« Ce que nous ressentons, c’est qu’ils veulent changer la population de ce quartier en opérant une gentrification du secteur de la gare du Midi jusqu’à la Grand-Place. Pourtant s’il y a des améliorations à faire dans le quartier, on est à l’écoute. En tant qu’entrepreneurs, on n’a pas peur des nouvelles idées, mais qu’ils le fassent avec nous... » (Brahim, Brico 2000). Il n’existe à l’heure actuelle aucune garantie que le quartier gardera sa morphologie actuelle, d’autant qu’une des conditions pour l’obtention du permis est de proposer un nouvel aménagement du quartier. Si l’étude d’incidences réalisée pour le projet n’a pas étudié l’impact sur les loyers de l’arrivée d’une nouvelle station de métro, elle confirme pourtant les craintes du quartier : « le projet “Constitution” améliorant l’accessibilité du quartier et s’inscrivant dans le projet global de la jonction nord-midi, il faut s’attendre à un effet de revalorisation du quartier à travers une valorisation du prix de l’immobilier, tant pour le logement que pour les commerces » [4].

« Ici, dans les quartiers populaires s’opère un grand changement. Par exemple, il y a pas mal de logements neufs qui s’y construisent et ce sont des personnes qui viennent d’autres quartiers qui s’y installent et en plus, ils sont subsidiés. On voit ça de plus en plus le long du canal. On est pas contre, mais nous aussi on a des intérêts ici, et aussi une histoire. Nos parents ont travaillé ici, c’est eux qui ont creusé les tunnels et retapé les maisons qui étaient pourries. C’est nous qui avons réparé les façades, qui avons ouvert les magasins… On a amené une valeur ajoutée à Bruxelles, on crée de l’emploi et on est actif dans le social pour aider des gens qui sont à la rue par exemple. Nous quand on a acheté ici, on n’a pas évacué des gens pour prendre leur place. Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? On va partir, on va mettre des gilets jaunes et rester au milieu du boulevard Stalingrad ? » (Brahim, Espace Market).

Ce jeudi 4 avril, les communes de Bruxelles-Ville, Saint-Gilles, la STIB et la Région bruxelloise présentent la mouture finale du pacte aux riverains et aux commerçants, l’occasion de clôturer des négociations qui se sont tenues loin de ceux qui devront en assumer les conséquences.

Le pacte ne demande curieusement pas la signature des commerçants du côté de Saint-Gilles, moins organisés mais également impactés, mais seulement de ceux du côté de Stalingrad. Une manière pour la Région de brandir une signature pour étouffer tout recours juridique futur ? Dans ce combat de David contre Goliath, le quartier qui joue sa peau reste pragmatique : « On ne va pas lâcher l’affaire. On va essayer de contrer ce projet. Maintenant, si le projet se fait malgré tout, autant négocier entre temps » (Brahim, Brico 2000). Mais il voit aussi plus loin : « Je crois qu’on a intérêt nous-mêmes à s’engager politiquement pour défendre nos intérêts et surtout encourager nos enfants qui sont nés et ont grandi ici à prendre des responsabilités pour se préparer aux multiples défis que nous affrontons et affronterons dans l’avenir » (Brahim, Espace Market).

Entretiens réalisés par Mohamed Benzaouia et Karim Oriam.
Photographies : Erdem Resne.
Texte : Thyl Van Gyzegem.


[1Philippe Close annonce un renforcement des contrôles dans le quartier Lemonnier, dit dangereux : « Il va falloir s’y faire », Le Soir, 13/03/19.

[2Brusselse Bronx, Luckas Vander Taelen, De Tijd, 19/03/19. URL : https://www.tijd.be/opinie/column/brusselse-bronx/10108455.html.

[3Ibid 2.

[4Page D.4.31 de l’étude d’incidences sur le projet « Constitution » (station “Toots Thielemans”).