Le dernier numéro de Bruxelles en mouvements consacre son dossier principal au décryptage du concept de « smart city » qui se propage dans nos vies et surtout dans nos villes. Une tendance qui traverse d’ailleurs la majorité des villes belges au Nord comme au Sud.
Bruxelles n’y échappe pas, bien au contraire, participant largement à cette ’nouvelle vague’. Le dossier décortique les différentes définitions données à la « smart city », analysant les effets recherchés, les indicateurs pris en compte et les acteurs à l’œuvre de la ville intelligente.
Par qui ? Pour quelles raisons ? Et quelles en sont les conséquences ?
Dans un contexte de concurrence accrue entre villes, répondant à une logique d’attractivité, beaucoup de moyens sont alloués à cette nouvelle « dynamique » en vue d’évoluer dans le classement national voir mondial.La production croissante de données et de traces numériques, couplée à la surveillance permanente des espaces publics et privés, fait partie intégrante du projet « smart city ». Il importe dès lors d’être aux aguets : le numérique fait peser des menaces sur les libertés individuelles et le respect de la vie privée et il affecte directement l’usage des réseaux et donc de l’espace public.
Les acteurs publics et privés qui soutiennent le développement (technique) de cette ville du futur la présentent comme la solution à toute sorte de problèmes urbains, suggérant en creux que la ville d’aujourd’hui serait stupide. Par ailleurs, pour assurer son acception et sa prolifération dans nos environnements urbains, les investisseurs de la « smart city » la pare d’atours durables, la rendant dès lors attrayante pour le grand public.
Ce que tente de démontrer ce numéro c’est que la question de « la ville intelligente » est une question fondamentalement politique et idéologique. Elle n’est pas seulement un projet urbain mais bien un projet de société.