JOCELYNE PORCHER, ancienne éleveuse et chercheuse à l’INRA (premier institut de recherche agronomique en Europe), et l’éthologue VINCIANE DESPRET sont les auteures de nombreux écrits incontournables pour prolonger la réflexion entamée dans ces pages. La première a écrit ou co-écrit plusieurs ouvrages sur le sujet, dont « Éleveurs et animaux, réinventer le lien » (PUF, 2002), « La mort n’est pas notre métier », (Éditions de l’Aube, 2003), « Bien-être animal et travail en élevage » (Éditions Quae, 2004), ou encore « Une vie de cochon » (avec Christine Tribondeau, La Découverte, 2008). Certains de ses articles sont disponibles sur internet, par exemple « Un cœur battant dans la viande » (www.ruralia.revues.org/144) ou « L’animal d’élevage n’est pas si bête » (www.ruralia.revues.org/971). La seconde a publié « Bêtes et Hommes » (Gallimard, 2007). Ensemble, elles ont co-écrit « Être bête » (Actes Sud, 2007) ainsi que le texte « Anim. d’élev. rech. porte-parole et plus si aff. (les animaux d’élevage sont en voie de disparition) » (Cosmopolitiques, 2002).
« L’abattoir, une mise à mort industrielle humaine ? » CATHERINE REMY, in « La fin des bêtes. Une ethnographie de la mise à mort des animaux », Economica-Études sociologiques, 2009. www.persee.fr/web/revues/
« Les abattoirs sous haute surveillance. Politiques et normalisation sanitaires à Saint-Maixent-l’École du 19e siècle au milieu du 20e siècle » SÉvERIN MULLER, 2004. www.cairn.info/resume.php ?ID_ ARTICLE=RHMC_513_0 104
Documentaires
« Le sang des bêtes » GEORGES FRANJU, FR, 1948, 21’ Tourné dans les abattoirs parisiens de la Villette et de Vaugirard, ce film est un des documentaires les plus forts sur cet univers de travail. Il est l’un des premiers à avoir montré la mort des animaux de manière aussi directe.
« Autour de la mort d’un cochon » JEAN-LOUIS LE TACON, FR, 1979, 37’ Pour monter sa porcherie, un éleveur s’est endetté auprès des banques et tout le travail qu’il produit ne lui sert qu’à rembourser les intérêts de ces emprunts. Devenu une machine, un esclave, il est pris dans une spirale dont il n’entrevoit pas le bout. L’élevage le submerge totalement : il occupe toute sa vie, ses pensées et même ses rêves... Un puissant pamphlet politique.
« Abattoirs » THIERRY KNAUFF, BE, 1987, 11’ Un film court, sans commentaire. Une méditation poétique sur les traces de vie et de mort dans d’anciens abattoirs bruxellois photographiés autrefois par Marc Trivier. La mise à mort n’est jamais montrée à l’image, mais sans cesse présente hors champ.
« Si loin des bêtes » MANUELA FRÉSIL, FR, 2003, 57’ Deux éleveurs, en France et en Espagne, ont accepté d’ouvrir leurs exploitations à la réalisatrice. Les images qu’elle en a ramené forcent ce constat : dans l’élevage industriel, la vie des animaux, comme celle des éleveurs, n’est plus qu’un rouage du système de production.
« Entrée du personnel » MANUELA FRÉSIL, FR, 2011, 59’ Un film réalisé à partir de récits de vie d’ouvriers de grands abattoirs industriels. « Au début, on pense qu’on ne va pas rester. Mais on change seulement de poste, de service. On veut une vie normale. Une maison a été achetée, des enfants sont nés. On s’obstine, on s’arcboute. On a mal le jour, on a mal la nuit, on a mal tout le temps… »
« Lovemeatender » MANU COEMAN, BE, 2011, 75’ Nous mangeons plus de viande que les animaux ne peuvent en fournir. La terre en paie le prix fort : animaux machines, pollution, épuisement des sols, des forêts, réchauffement climatique. De l’obésité aux cancers jusqu’à la résistance aux antibiotiques, le corps de l’homme ne s’en porte pas mieux. En exaltant la vie au cœur de nos assiettes, ce documentaire veut renouveler notre regard sur la viande. www.lovemeatender.eu
« La main au-dessus du niveau du cœur » GAËLLE KOMÀR, BE, 2011, 78’ À l’aube, les animaux pénètrent par centaines dans l’abattoir. La mise à mort est la première étape de leur transformation. La chaîne imprime le rythme de travail : la nature animale, comme le savoir-faire de l’ouvrier, sont soumis à la cadence... Ramenant d’impressionnantes images d’un abattoir industriel, d’une taille semblable à celui d’Anderlecht, ce film nous montre le quotidien des ouvriers et la froideur mécanique de la mise à mort. www.lamain-lefilm.net