« Bruxelles et le Congo », Les Cahiers de la Fonderie n°38, 2008 Ce numéro des Cahiers de La Fonderie examine les relations que Bruxelles et la Belgique ont entretenu et entretiennent encore avec l’ancienne colonie. Il s’articule en 3 parties : quel est l’héritage laissé par Léopold II ? Comment interpréter son règne au Congo ? Quelles sont les traces de cette période dans la capitale ? www.lafonderie.be
« Décoloniser l’école », Ensemble n°95, 2017 « Pendant septante-cinq ans, l’École a massivement diffusé une propagande justifiant la colonisation belge par la supériorité de la ‘race blanche’ sur la ‘race noire’. Un demi-siècle après les indépendances, notre enseignement a-t-il totalement tourné cette page ? » C’est la question que pose le Collectif Solidarité contre l’exclusion à travers ce numéro de sa revue trimestrielle. www.asbl-csce.be
Toma Muteba Luntumbue, « Rénovation au Musée de Tervuren : questions, défis et perspectives », L’Art même, n°65, 2015, p. 15-17. En ce début de XXIe siècle, le Musée d’ethnographie comme cadre conceptuel et représentationnel connaît une véritable refonte épistémologique. Dans un contexte de globalisation, de circulation de l’information, de mobilité des personnes, la solution des problèmes liés aux représentations de la multiplicité culturelle dans les sociétés contemporaines semble passer de plus en plus par la création d’espaces de coexistence, dans le cadre d’institutions muséales qui ne se définissent plus comme des conservatoires de traces culturelles, mais des observatoires de notre société en mouvement. www.lartmeme.cfwb.be
Mathieu Simonson, « Bruxelles : à quand une décolonisation l’espace public ? » & « Bruxelles amnésique : balade sur les traces de son passé colonial », La cité des ânes, 2016 Deux articles qui interrogent le passé colonial dans les rues de Bruxelles et produisent une carte comparable et complémentaire à celle que nous proposons dans ce numéro. www.ezelstad.be www.ezelstad.be
Amélie Mouton et Pedro Monaville, « Nos mémoires acides », Médor n°5, 2016-2017 Pourquoi la figure de Patrice Lumumba soulève-t-elle toujours autant d’hostilité dans certains cercles politiques et pourquoi ne trouve-t-elle pas de place dans notre espace public ? medor.coop
« Notre Congo, Onze Kongo : la propagande coloniale belge dévoilée », Éditions CEC, 2018 Livre découlant de l’exposition du même nom qui présente une série de documents iconographiques et audio-visuels datant de la période coloniale belgo-congolaise. Comment les différents canaux de propagande ont autrefois fonctionné pour justifier l’entreprise coloniale ? Quels en ont été les enjeux et les impacts encore actuels ? La redondance et la répétition monotone de ces slogans sont à la source d’un inconscient collectif lié à la colonisation. https://cec-ong.org
A. Lauro et R. Landmeters, « Manger végétal ou colonial ? Les (vrais) enjeux de l’histoire de la colonisation », Éduquer n°133, 2017, p. 15-19 L’histoire de la colonisation belge reste peu enseignée dans les écoles secondaires. Il est à craindre, au vu de la considération limitée que lui accorde le Pacte d’Excellence, que cet état de fait perdure. Les tensions récurrentes que suscite le passé colonial dans l’espace public nous rappellent pourtant à quel point il est essentiel de fournir aux élèves des outils et des connaissances sur un phénomène qui, entre dynamiques globales et ancrages locaux, a façonné nos sociétés. https://ligue-enseignement.be
Livres
Achille Mbembe, « Critique de la raison nègre – Les petits secrets de la race », La Découverte, Paris, 2013 La relégation de l’Europe au rang d’une simple province du monde signera-t-elle l’extinction du racisme, avec la dissolution de l’un de ses signifiants majeurs, le Nègre ? Ou au contraire, une fois cette figure historique dissoute, deviendrons-nous tous les Nègres du nouveau racisme que fabriquent à l’échelle planétaire les politiques néolibérales et sécuritaires, les nouvelles guerres d’occupation et de prédation, et les pratiques de zonage ?
Joseph Conrad, « Au cœur des ténèbres », 1899 La plongée largement autobiographique d’un narrateur anglais dans la déshumanisation et les violences systémiques de l’État Indépendant du Congo.
Albert Memmi, « Portrait du Colonisé, précédé de : Portrait du Colonisateur », 1957 « J’ai entrepris cet inventaire de la condition du Colonisé d’abord pour me comprendre moi-même et identifier ma place au milieu des autres hommes... Ce que j’avais décrit était le lot d’une multitude d’hommes à travers le monde. Je découvrais du même coup, en somme, que tous les colonisés se ressemblaient ; je devais constater par la suite que tous les opprimés se ressemblaient en quelque mesure. »
Bernard Dupaigne, « Le Scandale des arts premiers : la véritable histoire du musée du quai Branly », 2006 Directeur du laboratoire d’Ethnologie du musée de l’Homme, Bernard Dupaigne est en colère. De l’autre côté de la Seine, le Président Chirac a fait ouvrir un Musée qui a vidé le sien de ses collections, afin de mettre en valeur la « beauté » de ces pièces et d’aider la France à tourner la page de son passé colonial. Écrit à l’acide, ce livre présente un autre point de vue sur ce musée...
Walter Rodney, « Et l’Europe sous-développa l’Afrique : analyse historique et politique du sous-développement », 1972 « Au lieu d’accélérer la croissance, les activités coloniales telles que l’exploitation minière et la culture de rente ont accéléré la décadence de la vie africaine “traditionnelle”. Dans de nombreuses parties du continent, les aspects vitaux de la culture furent affectés négativement, rien de mieux ne la remplaça, et seule une coquille sans vie fut laissée. »
Ludo De Witte, « L’Assassinat de Lumumba », éd. Karthala, 2000 Ce livre révèle qui a assassiné Patrice Lumumba, les raisons de ce meurtre et comment il a été perpétré. L’histoire de cet assassinat annoncé est écrite par le gouvernement belge de Gaston Eyskens et exécutée par des officiers et diplomates belges, avec l’aide de leurs complices congolais. Bruxelles, tout comme Washington et les dirigeants des Nations unies, étaient d’avis que la liquidation de Lumumba était indispensable pour sauvegarder les intérêts des trusts qui exploitaient la colonie comme leur pays conquis.
David Van Reybrouck, « Congo. Une histoire », Actes Sud, 2012 De la préhistoire aux premiers chasseurs d’esclaves, du voyage de Stanley missionné par Léopold II à la décolonisation, de l’arrivée de Mobutu puis de Kabila à l’implantation industrielle d’une importante communauté chinoise, ce livre retrace, analyse, conte et raconte quatre-vingt-dix mille ans d’histoire : l’histoire du Congo, cet immense territoire africain au destin violenté.
M. Dumoulin, A.-S. Gijs et P.-L. Plasman, « Du Congo belge à la République du Congo 1955–1965 » & P. Van Schuylenbergh, C. Lanneau and P.-L. Plasman, « L’Afrique belge aux XIXe et XXe siècles. Nouvelles recherches et perspectives en histoire coloniale », éd. Peter Lang (Outre-Mers), 2012 Deux ouvrages académiques qui font le point sur la recherche récente en matière d’histoire du Congo belge en convoquant de nombreux chercheurs.
Lucas Catherine, Promenade au Congo », éd. Aden, 2010, Bruxelles Visiter le Congo sans quitter la Belgique, c’est possible ! À travers ce livre, Lucas Catherine vous convie à redécouvrir la Belgique sous un angle original : de Bruxelles à Ostende, ce guide propose des promenades sur les traces du patrimoine congolais. Ces itinéraires constituent un véritable guide anticolonial qui donne à voir de manière saisissante à quel point la Belgique s’est enrichie et métamorphosée sur le dos de sa colonie.
Lucas Catherine, « Des Tranchées en Afrique : 1914-1918 », éd. Bitbook, 2018, Bruxelles La Grande Guerre ne s’est pas seulement déroulée derrière l’Yser et dans la région de la Somme. Beaucoup plus loin, en Afrique profonde, des combats tout aussi sanglants, mais oubliés par l’histoire, faisaient rage. Lucas Catherine s’est plongé dans les archives photographiques de la Première Guerre mondiale et a retracé un récit qui n’avait jamais été publié dans les livres d’histoire belges.
Tony Busselen, « Une Histoire Populaire du Congo », éd. Aden, Bruxelles, 2010 Cet ouvrage, destiné à un large public, se veut une utile introduction à l’histoire du Congo, de Léopold II à Kabila en passant par Lumumba et Mobutu. Un outil pour se défaire des clichés que l’on colle trop facilement sur le dos des Congolais. Ici, pas de long discours sur les « aspects positifs » du colonialisme, ni de remarques déplacées sur le fatalisme des Congolais ou sur la corruption responsable de tous les maux du pays. Aucune responsabilité n’est évincée et le néocolonialisme dans lequel le Congo a été plongé à l’indépendance n’est pas épargné.
H. Asselberghs et D. Lesage, « Het Museum van de natie. Van Kolonialisme tot globalisering », éd. Yves Gevaert, Bruxelles, 1999 Catalogue alternatif du musée colonial de Tervueren. « Pendant des décennies, le musée n’a pas vraiment assumé des problèmes tels que le colonialisme, le racisme, la représentation de l’autre. Nous avons fait ce livre dans la conviction que le musée de Tervueren est un endroit de rêve pour un centre d’études sur la mondialisation. C’était aussi l’occasion de démontrer les aspects colonisateurs du capitalisme actuel. À tout cela s’ajoutait la question du futur d’un musée fédéral sur le territoire flamand. »
Lieux et collectifs
Collectif Mémoire Coloniale et Lutte contre la Discrimination Dans le cadre de son objectif de vulgarisation du patrimoine historique africain méconnu, ignoré ou falsifié, le collectif CMCLD organise des visites guidées avec pour thème : la colonisation belge à travers le patrimoine. Ces activités pédagogiques mensuelles vous permettront de découvrir la face cachée de l’histoire coloniale belge à travers les monuments, statues, bâtiment et autres infrastructures qui trônent dans nos rues. Étant dépendantes de la météo, les visites guidées décoloniales ont généralement lieu de mars à octobre. Plusieurs parcours différents existent (Palais royal & parc royal, Quartier des casernes & Cinquantenaire, Matongé, Saint-Gilles & Forest…). www.memoirecoloniale.be
Nouvelle Voie Anticoloniale (NVA) Groupe de jeunes racisé·es bien déterminé·es à s’autodéterminer, la Nouvelle Voie Anticoloniale est la section antiraciste des JOC Bruxelles. Nous nous définissons comme racisé·es. Le terme désigne les personnes (noires, arabes, rroms, asiatiques, musulmanes, etc.) renvoyées à une appartenance (réelle ou supposée) à un groupe ayant subi un processus de racisation (d’altérisation sur la base de la race). https://nouvellevoieanticoloniale.wordpress.com
Change asbl Nous sommes un mouvement de jeunes afropéens cherchant à valoriser et à partager la culture et l’histoire de l’Afrique auprès des afro-descendants et des occidentaux, à travers l’organisation d’événements socio-culturels et d’activités éducatives, sportives, musicales et artistiques. www.changeasbl.org
Kuumba - Vlaams Afrikaans Huis La mondialisation et la migration ajoutent du pigment à notre société. La Belgique se pare d’une palette de couleurs toujours plus riche et variée. Pour arriver à une bonne entente et une cohabitation harmonieuse il est indispensable que les communautés se rencontrent et interagissent. Pour beaucoup de Belges les contacts avec les différentes communautés africaines restent très limités. Cependant, déjà pour des raisons historiques, il existe une véritable demande et beaucoup d’intérêt pour plus de contacts. Activer, stimuler, et consolider ces rencontres constitue l’objectif central de l’asbl Kuumba. http://www.kuumba.be
Le Space Le Space est un laboratoire et un terrain d’essai pour le centre culturel de demain. C’est l’endroit ou les identités hybrides naissantes dans nos villes hyperdiversifiés peuvent prendre formes. Le Space est une intersection ou artistes, activistes, start-up ecologiques et organisations culturelles se rencontrent. Mais surtout, Le Space est un safe space ou respect et solidarité sont les piliers fondamentaux. http://lespace.brussels
Film et vidéo
Pieter De Vos, « Sikitiko », 2010 Documentaire satirique réalisé à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Congo. En 2004, le groupe De Stoete Ostendenoare coupe la main d’un africain sur le monument « la gratitude des Congolais » à Ostende pour attirer l’attention sur le sombre passé colonial de la Belgique. L’affaire avait connu une escalade ridicule aboutissant à une enquête anti-terroriste. http://docwerkers.be/en/project/sikitiko/
Kalvin Soiresse Njall et al., « La lutte contre les discriminations au regard de l’histoire et de la mémoire coloniales : état des lieux », Collectif Mémoire Coloniale et Lutte contre les Discriminations, Bruxelles, 2012 Actes d’un colloque ayant eu lieu au musée de Tervuren en décembre 2012 mettant notamment en regard le combat antiraciste contemporain, les actions des associations communautaires et l’héritage colonial belge. www.memoirecoloniale.be
Jean-Pierre Griez, « Caoutchouc rouge, rouge coltan », Village du Monde/Le Cepag/ GSARA, 2018 Docu-fiction d’animation, proposant d’analyser, à travers l’histoire d’Abo, un jeunee Bruxelloise d’origine congolaise, les traces de la mémoire coloniale. Au cours d’une séance de géo-caching sur les traces de la mémoire coloniale, Abo, qui n’a jamais connu son père, plonge dans l’histoire de sa famille qui est aussi l’histoire de la RDC depuis l’État Indépendant du Congo.
S. Tilman, D. Cattier, I. Christiaens, J.-F. Bastin « Kongo. 500 ans de colonisations, 50 ans d’indépendances au Congo », Eklektik prod., 2010 Série documentaire animée (3 x 52 min) retraçant l’histoire du Congo de 1510 à 2010 : cinq siècles, du débarquement des Portugais au Congo au XVe siècle à l’arrivée au pouvoir de Joseph Kabila. http://www.eklektik.be/fr/films/kongo-49.html
Radio
« Léopold II, roi colonial », Là-bas si j’y suis, janvier 2011 Bruxelles coloniale. Bruxelles ville d’Afrique. Bruxelles qui doit tout au roi « bâtisseur », le roi Léopold II. Promenade coloniale à Bruxelles, avec Lucas Catherine, et au Cercle royal namurois des anciens d’Afrique, avec Jean Paul Rousseau et Paul Vannesse. Un reportage avec Giv Anquetil. https://la-bas.org
Musique
Baloji, « Hotel Impala », Hostile Records, 2008 Premier album solo du rappeur anciennement connu comme MC Balo au sein du groupe Starflam. Il y raconte sa vie – de sa petite enfance au Congo à son existence en Belgique au sein d’une famille d’accueil – au long d’une réponse musicale à une lettre de sa mère qu’il n’avait plus vu depuis 1981.
Autres
Daniel Cabral, « Tour Leopold II », 2018 Petit guide pseudo-touristique. L’artiste a cartographié les monuments qui glorifient les réalisations des colonisateurs et collecté des objets s’y rapportant dans les puces et brocantes de la ville. www.danielcabral.org