Inter-Environnement Bruxelles
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PAD Mediapark : aucune garantie pour le logement abordable et les équipements publics

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À la suite d’une première enquête publique qui s’est déroulée en 2019, la Région bruxelloise a revu son ambition à la baisse pour le Plan d’Aménagement directeur Médiapark. Le nouveau plan, qui a donné lieu à une enquête publique qui vient de se clôturer, comprend les changements suivants : baisse du nombre de logements, suppression de quatre îlots et légère baisse de certains gabarits, augmentation de la taille du parc, ajout d’une nouvelle ligne de tram traversant le site, suppression totale du stationnement en voirie…

Si la nouvelle mouture du PAD reprend toute une série d’objectifs louables, ceux-ci ne sont pas toujours clairement traduits dans son volet réglementaire. Ainsi le PAD garde une grande flexibilité (pour ne pas dire un flou) autour de son programme de bureaux, commerces, équipements et typologies de logement en laissant la porte ouverte à des adaptations en fonction de la demande future, c’est-à-dire en fonction du marché.

Cette flexibilité se fait au détriment des fonctions faibles qui, hormis l’espace vert sécurisé suite aux réclamations de la première enquête publique, ne sont ni clairement définies ni garanties (logement public et logement social, équipements publics divers, commerces de proximité…). Cette absence ouvre la porte à une concurrence entre les fonctions qui risque de donner la priorité au développant de « ce qui rapporte » : le logement haut de gamme, les équipements supra-locaux ou à rayonnement international, centre commercial ou chaînes de magasins…

Pour IEB, il est impératif que la Région développe en priorité sur ce terrain qui lui appartient du logement public dont 60 % de logement social locatif, seul type de logement permettant de garder la maîtrise foncière publique tout en permettant une propriété publique des logements à long terme. Nous demandons également que les équipements publics à construire dans le cadre du PAD soient choisis collectivement par la commune et les habitants en fonction des besoins établis.

Si un certain nombre de gabarits ont été revus à la baisse dans cette nouvelle mouture, le PAD permet toujours la construction d’une tour de 70 mètres et d’au moins deux autres de 50 mètres à proximité de l’avenue Georgin (sites G et F), soit des bâtiments respectivement de R+20 et R+15. IEB demande que les gabarits des constructions soient encore revus à la baisse afin que ceux-ci s’inscrivent dans la morphologie actuelle du quartier (c’est-à-dire autour de R+7) avec un maximum constructible de R+10.

Quant à la mobilité, si le PAD se veut exemplaire en limitant drastiquement la circulation automobile au sein du site et en supprimant tout stationnement en surface, il induit la construction de 90 000 mètres carrés de parkings souterrains, aboutissant à un bilan carbone très dommageable. D’autant que l’augmentation des flux de déplacements induite par le programme devra s’insérer sur des voiries déjà saturées. Pour IEB, le meilleur moyen de diminuer le nombre d’emplacements de parking et donc de dissuader l’usage de la voiture est de revoir la densité du programme à la baisse et de fixer un pourcentage élevé de logement social sur le site, typologie de logement qui s’adresse à un public moins motorisé.