Il aura fallu plus de six mois au gouvernement bruxellois pour se mettre d’accord sur un mécanisme de limitation de l’indexation des loyers. Six mois de blocage au sein de la majorité alors même que l’urgence à laquelle doit faire face un nombre croissant de ménages bruxellois devient intenable. Six mois pour finalement copier la mesure tout récemment adoptée par la Flandre et qui prévoit de limiter l’indexation des loyers pour les logements les moins performants énergétiquement. Il est donc prévu à Bruxelles, que les propriétaires d’un logement de PEB F ou G ne puissent plus indexer leur loyer, et que seul 50% de l’indexation soit autorisée dans les logements de PEB E. Le seul élément qui sauve un tant soit peu cette mesure, c’est que pour l’appliquer il faut que le bail soit enregistré (ce qui est déjà une obligation légale) et que le propriétaire ait réalisé un PEB du logement. Étant donné que la moitié des logements bruxellois ne disposent pas aujourd’hui d’un PEB, cela fait déjà autant de logements pour lesquels l’indexation est rendue impossible. Mais encore faut-il que le locataire soit au courant de ces conditions, et qu’il se donne les moyens de s’opposer à son propriétaire dans un rapport de force que l’on sait très inégal. Il faut savoir également que la mesure n’est valable que pour 12 mois et ne prévoit pas d’effet rétroactif, ce qui rend encore plus inacceptable le retard accumulé par le gouvernement sur ce dossier et l’inégalité de traitement avec les locataires ayant été indexés récemment à des taux avoisinants souvent les 10%. Il est urgent à présent de se mobiliser pour que ces 12 mois permettent la mise en œuvre de moyens plus structurels d’encadrement des loyers à Bruxelles.