Ce texte reprend la position de « naturalistes de terrain » qui se retrouvent dans la philosophie défendue par le « Manifeste de Bruxelles Nature » (www.bruxellesnature.be).
Le besoin de Nature en ville est selon nous un besoin de même importance que les besoins de logement, de travail, de qualité de vie.
L’asbl Bruxelles Nature fédère les principales associations bruxelloises actives dans le domaine naturaliste.
Deux rappels, tirés de ce manifeste (déjà publié en 1993), synthétisent notre position de départ : la Nature en ville est multiforme et présente différentes qualités.
La protection de la nature en ville concerne toutes ses formes.
En ville, la nature est multiforme
Parcs, jardins et jardinets, forêt, squares, bermes centrales des avenues, allées arborées, cimetières, potagers, friches, intérieurs d’îlots, plans d’eau, talus de chemin de fer, cours d’eau et leurs berges et sites (semi-)naturels.
BRUXELLES NATURE (BN) s’intéresse à la conservation, à la préservation et à la protection de tous ces milieux tout en mettant la priorité sur les sites semi-naturels. L’action de BN ne se limite cependant pas à la protection des espaces verts existants. BN s’occupe aussi de prospective en défendant le projet d’une ville où l’élément naturel constitue une des composantes essentielles au même titre que le social, l’économique, le culturel, le logement ou les équipements.
Les espaces semi-naturels urbains ont une valeur plurifonctionnelle.
Ce ne sont pas des espaces « vides » destinés à être urbanisés.
Le patrimoine naturel doit être préservé pour les différentes qualités qu’il présente
Il préserve la diversité biologique. Le mode de vie actuel coupe l’individu de la nature. Préserver celle-ci, c’est lui permettre de la redécouvrir. Notre devoir est de la conserver pour les générations futures.
Il contribue à la régulation de l’écosystème urbain. Le couvert végétal favorise la diminution des nuisances sonores. Il purifie l’atmosphère par filtration des poussières. Les espaces verts constituent des surfaces importantes d’évaporation dans la ville en même temps qu’ils offrent des possibilités de rétention pour les eaux (lutte contre les inondations). Ils jouent un rôle de tampon climatique contribuant ainsi à la ventilation de la ville et à la régénération de l’air que nous respirons.
Il structure le paysage urbain et renforce l’esthétique de la ville. Les arbres d’alignement monumentalisent les avenues et les squares, ponctuent, agrémentent et sécurisent les carrefours ; les parcs et jardins, valorisent les bâtiments, et les sites naturels articulent la ville. L’ensemble des éléments naturels confère à la ville un caractère paysager attrayant et essentiel.
Il sert de support à des activités non-contraignantes pour le milieu : promenade, photo, peinture, lecture, musique, jogging, etc. Son rôle social doit être préservé.
Les espaces verts jouent un rôle antistress et constituent un faisceau de références spatio-temporelles essentielles en milieu urbain pour contribuer à l’épanouissement de chacun de ses habitants.
La proximité de sites naturels dans la ville facilite grandement l’apprentissage des sciences naturelles. Pour le public, et plus particulièrement les jeunes, les espaces verts sont les supports rêvés pour la découverte du milieu.
Les sites semi-naturels font partie de notre patrimoine culturel au même titre que les richesses architecturales de notre ville. La valeur scientifique des espaces semi-naturels doit être préservée pour le degré d’irremplaçabilité, de biodiversité, de rareté des espèces qui les composent et de spécificité des milieux (Pour les raisons qui précèdent, leur valeur est inestimable, et ne peut être quantifiée en termes économiques). De plus, ceux-ci abritent la flore et la faune indigène constituant les derniers témoignages du milieu d’origine, sur lequel s’est construit Bruxelles.
Les espaces semi-naturels contribuent au maintien d’activités humaines traditionnelles telles que par exemple l’horticulture et l’agriculture de loisirs, le pâturage, la sylviculture, la cueillette et l’apiculture.
Les espaces verts constituent les habitats de la flore et de la faune indigènes, ou assimilés.