Alors que le projet de mégaprison de Haren fait couler beaucoup d’encre, son ouverture prématurée a causé une détérioration catastrophique des conditions de détention à Saint-Gilles où trois détenus sont morts récemment. L’établissement est en infraction urbanistique et le contrat public-privé à l’origine du projet est toujours caché. Les associations signataires demandent des actions de remédiation urgente et que toute la lumière soit faite sur la mégaprison.
Les associations signataires de ce communiqué estiment que la méga-prison est un fiasco annoncé. Cette prison hypertrophiée est loin d’être un lieu neutre et porte dans son ADN la responsabilité des situations inhumaines et dégradantes qui pourraient faire dérailler le "procès du siècle". Il s’agit de la plus grande prison du pays (1200 places), qui connaît un nombre très important de ratés depuis son ouverture jugée largement précipitée par de nombreux professionnels de la justice et les syndicats. Elle a été conçue sur un mode ultra-sécuritaire. Ainsi notamment, son triple mur d’enceinte, la vidéosurveillance étendue, les portes commandées à distance par un système informatisé, le minutage strict de l’organisation des journées des détenus, le caractère écrasant de l’architecture, l’accès réduit à l’extérieur où s’inflige le bruit assourdissant des avions passant en basse altitude, et la présence de cellules de punition, de cellules d’isolement et de lits de contention dont la légalité pose question, font de cette prison un lieu tout entier orienté vers une répression accrue des détenus [1].
En outre, cette prison géante continue de baigner dans une opacité préoccupante. Ainsi :
Il est à craindre que la situation se dégrade encore étant donné la perte de contrôle de l’Etat sur ce dossier.
Haren Observatory, Inter-Environnement Bruxelles (IEB), et La Ligue des Droits Humains, demandent des actions de remédiation urgente et que toute la lumière soit faite sur la mégaprison. Ces associations demandent avec insistance :
Signataires : Haren Observatory, Inter-Environnement Bruxelles, La Ligue des Droits Humains
Inter-Environnement Bruxelles
[1] Le Conseil central de surveillance pénitentiaire, qui veille à garantir les droits fondamentaux des personnes détenues, soulignait dans son rapport du 8 juillet 2022 consécutif à une deuxième visite de la mégaprison, que ses recommandations suite à sa première visite n’avaient été suivies d’aucun effet. Il s’agissait pourtant de recommandations primordiales :