Comme le symbole d’un printemps maussade, IEB apprenait, au mois de mai dernier, que les deux demandes qu’elle avait rentrées dans le cadre de l’appel à projet 2021 d’Urban Brussels étaient recalées. Une décision qui venait s’ajouter à une longue liste de coupes budgétaires et de restrictions, au point qu’en 10 ans, IEB a perdu 62% de l’ensemble du soutien qui lui vient de la Région. Concrètement, cette nouvelle coupe financière obligerait IEB à se séparer de l’équivalent d’un temps-plein, ainsi que de l’expérience et de l’expertise que ce temps de travail représente [1].
L’annonce de cette perte de subside avait déclenché, avant les vacances, une vague de soutien (et d’indignation) émanant aussi bien de comités membres d’IEB que de sympathisant.e.s, habitant.e.s, lecteurs et lectrices du BEM (Bruxelles en Mouvement), des syndicats (FGTB-CSC-CGSLB), de politiques de l’opposition mais aussi, fait notable, de parlementaires de la majorité. A travers leurs courriers ou leurs prises de parole publiques, tous·tes ont tenu à souligner leur inquiétude, au travers de cette décision, quant au sort réservé aux associations, telle IEB, porteuses d’une parole critique.
La réponse à cette question est simple, rien n’a bougé. Sous le feu des critiques, Pascal Smet – qui bénéficie de l’appui du Ministre-Président Rudi Vervoort, mais de qui d’autre ? - n’a pas jugé bon de répondre à nos différents courriers (pas même un accusé de réception). Le dernier date du 20 septembre et demande un rendez-vous avec le Secrétaire d’État et le Ministre Président. Les vacances et le silence du Secrétaire d’Etat n’ont rien changé à notre détermination ni à celle de nos soutiens. La question de la reconnaissance de l’expertise critique au long cours sur les questions urbaines comme garantie de la démocratie est trop fondamentale pour que nous abandonnions la partie !
A ce jour, les Ministres Maron et Van den Brandt y ont donné suite, le premier ayant permis à IEB de récupérer partiellement une coupe budgétaire drastique appliquée en Environnement sous la législature précédente.
A noter que d’autres associations, telles que l’ARAU ou le BRAL, remplissent également les critères fixés par cette ordonnance et que, dans ce contexte, l’appel à projet est souvent l’outil idéal pour écarter « subtilement » de toute reconnaissance financière les associations dont les missions de base s’inscrivent dans le long terme. Les dérives de cette formule de « l’appel à projet » choisie pas le Secrétaire d’État depuis l’an dernier avaient d’ailleurs et dénoncées conjointement par IEB et l’ARAU dès mai 2020.
Enfin, IEB rappelle qu’elle soutient la demande de transparence exprimée par l’ARAU « sur les agréments et subventionnements des associations et des projets, à savoir la liste et l’historique des organisations et projets soutenus et des montants qui leur sont octroyés doivent être publiés et disponibles sur le site des administrations). En effet, à ce jour, la liste des lauréats de l’appel à projet 2021 et des montants perçus n’est pas connue.
- Chloé Deligne : 0486-85.48.70
- Isabelle Marchal : 0485-79.72.73
[1] Supprimer tout subside structurel n’empêche visiblement pas le Secrétaire d’Etat de continuer de solliciter l’avis d’IEB – et donc de reconnaître implicitement la qualité de son travail - dans les dossiers d’urbanisme actuellement sur la table. Le dernier en date, sur la nouvelle mouture du Règlement Régional d’Urbanisme (RRU) nous est parvenu fin juin, à renvoyer pour le 15 août. Sans soutien financier à la clé.