A l’heure de mettre sous presse ce numéro de Bruxelles en mouvements, le Conseil de l’Europe vient de recommander de retirer le wifi des écoles. Dès lors, il ne s’agit plus « d’une bande d’illuminés » mais bien d’une instance démocratique reconnue qui prend une position ferme quant à la dangerosité des technologies sans fil. Quelques jours auparavant, l’OMS a remonté le GSM dans se hiérarchie de dangerosité en le classant « peut-être cancérigène pour l’homme », signifiant qu’un risque existe et que des mesures de précaution s’imposent.
Au-delà du GSM et de la norme maxi-male d’exposition de 3 V/m, il convient aujourd’hui de poser la question de la pollution électromagnétique dans son ensemble. Cette pollution est multifactorielle, elle trouve ses sources un peu partout autour de nous, dans les fours micro-ondes, dans les antennes GSM, 3G, UMTS, dans les babyphones, le wifi, etc. En mesurant l’exposition à un large spectre d’ondes, on est souvent, en pleine ville, bien au-delà des 3 V/m. Nous vivons baignés dans des réseaux multipliés à l’envi, souvent multi-redondants qui peu-vent empoisonner la vie, au sens le plus littéral du terme.
Certes, ces multiples sources de pollution dépendent de législations et d’autorités différentes. Mais est-ce une raison suffisante pour balayer la question des ondes électromagnétiques du champ politique ? Quand se demandera-t-on comment agir globalement pour réduire cette pollution invisible aux conséquences de plus en plus visibles ? Tout comme le problème du réchauffement du climat, il n’est pas simple d’adresser cette question. Pour ébaucher une réponse, commençons par nous demander si, face au risque sanitaire, social et environnemental que posent aujourd’hui ces technologies, il faut sacrifier l’inquiétude légitime au fait d’être tout le temps, partout, en masse, joignables. Ou, au contraire, peut-on imaginer un monde où l’ensemble de la pollution électromagnétique totale ne dépasserait pas un seuil viable, pour tous ? Cette ambition-là nécessiterait de traquer, partout, la pollution, en visant à la supprimer.
Aujourd’hui, l’« état de fait » fait loi. Que sa remise en question (et en politique) demande du courage ne peut aucunement justifier la passivité actuelle. Il est temps de porter la question à tous les niveaux de pouvoir, partout où les politiques peuvent agir.
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