Inter-Environnement Bruxelles
© IEB - 2021

Brèves d’ici… et d’ailleurs

Le métro à Uccle, TTIP Game Over, vidéosurveillance, Tribunal Monsanto, crimes environnementaux, centres commerciaux, grève des loyers à Londres, politique portuaire à Bruxelles...

© Fabienne Loodts - 2016

Brèves d’ici

Le métro à Uccle, miroir aux alouettes

Le projet de métro Nord consiste en l’extension de l’infrastructure souterraine entre la gare du Nord et Bordet d’une part, et la transformation des infrastructures existantes entre la gare du Nord et Albert d’autre part, afin de créer une nouvelle ligne de métro (ligne 3) entre Bordet et Albert. Outre le percement d’un tunnel vers Schaerbeek et Evere ainsi que la création de 7 nouvelles stations et d’un nouveau dépôt à Haren, ce projet nécessiterait de lourds travaux sur l’axe souterrain nord-sud afin d’adapter les installations existantes du pré-métro à la circulation du métro. Les chantiers les plus lourds auraient lieu au niveau du complexe de tunnels « Constitution » (entre la gare du Midi et la station Lemonnier), où une nouvelle station pour les trams et les métros serait créée, mais aussi à Albert qui deviendrait le terminus sud de cette nouvelle ligne de métro.

L’idée d’un prolongement des infrastructures souterraines à Uccle ne date pas d’hier : plusieurs tracés sont étudiés dès les années 60-70. Actuellement, le projet de Plan Régional de Développement Durable (PRDD) envisage l’étude, mais pas avant 2020, d’une extension. Plusieurs tracés sont indiqués entre Albert et Calevoet ou le Fort-Jaco, de même qu’une « métroïsation » de la ligne 7.

Si une extension du métro à Schaerbeek et Evere n’est pas justifiée en regard de la demande trop faible en déplacements, actuelle et projetée, c’est encore moins le cas pour Uccle. Selon les experts, un métro n’est justifié qu’à partir d’une demande de 10 000 voyages par heure et par sens : c’est à partir de ce seuil que l’exploitation du métro devient plus rentable que celle du tram. On compterait en effet, sur le tronçon de l’extension Nord, moins de 2 000 voyageurs par heure et par sens à l’heure de pointe, c’est-à-dire au moment où la « charge » est la plus importante. Avec la fréquence annoncée d’un passage d’une rame de métro toutes les 3 minutes en heure de pointe, soit 20 rames, chacune d’une capacité de plus de 700 places, il y aurait donc plus de 14 000 places offertes par heure et par sens, soit 12 000 places « excédentaires ».

Article de J.M. Bleus de l’ARAU (Atelier de Recherche et d’Action Urbaines) paru dans La Lettre aux Habitants n°89, septembre 2016. Source : www.acqu.be.

TTIP Game Over : des centaines d’activistes ripostent à Bruxelles contre les traités de libre-échange !

À Bruxelles, plus de 500 activistes ont, pendant 3 jours de mobilisation intense, exprimé avec originalité leur refus des traités de libre-échange TAFTA (ou TTIP) et CETA, menaces pour nos démocraties, nos protections sociales et notre environnement. Des activistes français y étaient, retour sur ces TTIP Game Over. Blocage de lieux institutionnels et de sièges de multinationales, prise de la place du Luxembourg pour la déclarer zone hors TTIP & CETA, riposte d’animaux contre la marchandisation du vivant, affichages spectaculaires, détournement de publicités, actions symboliques dénonçant le poids des lobbies : ce sont plus de 40 actions qui ont eu lieu à Bruxelles les 3, 4 et 5 novembre dans le cadre des TTIP Game Over. Cet appel international à actions de désobéissance civile visait à amplifier la lutte contre les traités de libreéchange et a ainsi rassemblé dans la capitale européenne des centaines de militants venus d’une dizaine de pays.

Source : www.collectifstoptafta.org.

Vidéosurveillance à Bruxelles : tous égaux devant l’œil électronique ?

Depuis son introduction dans l’espace public au début des années 1990 à Bruxelles, la vidéosurveillance a pris de l’ampleur et ses objectifs se sont élargis. Importante source de revenu pour un secteur de la sécurité en pleine expansion, mesure facilement réalisable pour des responsables politiques tenus de donner des réponses à l’insécurité, moyen pour les autorités de se montrer proactives et en phase avec les technologies les plus modernes, la vidéosurveillance est un dispositif qu’il serait impossible de résumer à une seule de ses nombreuses facettes. Notre analyse montre que tous les quartiers n’ont pas la même densité de caméras et que cela n’est pas sans lien avec le niveau socio-économique des populations qui y résident. Différents chercheurs avaient déjà pu mettre en évidence les stéréotypes racistes ou de classe que les agents en charge du visionnement des images de vidéosurveillance ont tendance à reproduire en focalisant leur attention sur certains profils. L’analyse géographique vient confirmer ce constat : les plus hautes concentrations de caméras se trouvent dans les quartiers populaires de Bruxelles, c’est-à-dire là où la pauvreté et le chômage sont les plus prégnants, là où les populations les plus jeunes et issues de l’immigration sont les plus nombreuses.

Source : http://inegalites.be.

…et d’ailleurs

Monsanto accusé de « crimes contre l’humanité et écocide »

Le Tribunal Monsanto est une mobilisation internationale de la société civile pour juger Monsanto pour violations des droits humains, pour crimes contre l‘humanité et pour écocide. D’éminents juges, après avoir entendu des témoignages de victimes, livreront une opinion juridique suivant les procédures de la Cour Internationale de Justice. Une Assemblée des Peuples s’est tenue en parallèle et de manière distincte afin de rallier les mouvements sociaux et de planifier ensemble le futur que nous souhaitons. Le Tribunal Monsanto et l’Assemblée des Peuples se sont déroulés du 14 et 16 octobre 2016 à La Haye, aux Pays-Bas. Madame la Juge Tulkens : « L’avis que nous rendrons [...] sera adressé à Monsanto et aux instances des Nations unies. à partir de cet avis, d’autres juridictions pourront peut-être être saisies et d’autres juges interviendront. Nous, nous aurons vu, entendu, constaté et délibéré. Et sans doute des nouvelles questions, comme celles qui concernent l’écocide, pourront être prises en compte par le droit international. »

Source : www.monsanto-tribunalf.org.

La Cour pénale internationale élargit son mandat aux crimes environnementaux et à l’accaparement des terres

La Cour pénale internationale vient d’ouvrir la porte à des poursuites contre des individus et des gouvernements pour des crimes relatifs aux ressources naturelles et à l’accaparement des terres. Une annonce saluée par les défenseurs des Droits de l’homme et de l’environnement , qui y voient un nouveau signe de la fin de l’impunité des multinationales. Reste à voir comment la Cour appliquera effectivement ce mandat.

Source : http://multinationales.org.

Opération « ville morte » à Montélimar contre la disparition des commerces de proximité

L’installation prochaine d’un centre commercial aux abords de Montélimar (Drôme) a suscité la mobilisation des commerçants du centre-ville. Le 18 novembre, ils ont baissé le rideau et manifesté leur mécontentement dans le cadre d’une opération « ville morte ». Ceux-ci dénoncent la désertification du centre-ville et la disparition des commerces de proximité, accélérées par l’apparition des grandes surfaces en périphérie des villes.

Source : www.lemonde.fr.

University College London (UCL) succombe à la grève des loyers

C’est la rentrée universitaire et avec elle la galère des étudiant.es pour se loger dans le privé ou dans des résidences étudiantes. Une idée venue de Londres : se mobiliser pour des loyers moins chers !

UCL Cut the Rent (« UCL baisse ton loyer »), un groupe de locataires des résidences étudiantes de University College London (UCL), une des universités les plus prestigieuses de Londres, ressort de cinq mois de lutte avec une idée en tête : la grève des loyers, c’est possible et ça marche !… Malgré les menaces d’huissier et d’amendes depuis janvier 2016, les étudiant.es mobilisé.es ont obtenu de l’Université une réduction symbolique des loyers de 1 million d’euros pour les deux prochaines années, ainsi que la mise en place d’un processus de négociation avec les gestionnaires des résidences.

Source : http://terrainsdeluttes.ouvaton.org.

Vingt ans de politique portuaire à Bruxelles (1993-2012)

Cela fait quelques années qu’IEB suit de près l’évolution des enjeux urbains liés au canal et par la force des choses à la politique portuaire. Alors que de nombreux outils de planification s’apprêtent à quadriller son territoire (pensons notamment aux projets des PPAS Tour et Taxis et Biestebroeck) nous ne pouvions manquer d’épingler le volumineux travail et la pertinence des réflexions de Geneviève ORIGER (ancienne directrice en charge du développement du Port) prenant la forme de trois doubles numéros du Courrier hebdomadaire du CRISP (Centre de recherche et d’information socio-politiques).

Elle dissèque les différents contrats de gestion auxquels a été soumis le Port de Bruxelles, éclairant par là les décisions politiques qui ont réglé l’évolution du Port, son fonctionnement, ses installations, son foncier. On y retrouve les positions des différents acteurs régionaux et les arbitrages rendus. à travers cette étude fouillée, vue depuis la position privilégiée de l’auteure au sein de l’administration portuaire, de multiples aspects de la vie politique bruxelloise sont abordés dans les domaines de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, du développement économique, de la logistique et des transports, de l’environnement et de la gestion des déchets.

Et l’auteure d’interroger les conséquences de la nouvelle vision de l’urbanisme à Bruxelles : un urbanisme de projets en lieu et place d’un urbanisme de normes qui peu à peu grignote les perspectives d’avenir du Port. Elle observe une tendance à l’écartement des activités dites lourdes vers la grande périphérie, dans le cadre de la métropolisation de la Région. Pour attirer les investisseurs, il est en effet nécessaire d’améliorer l’environnement, en repoussant les activités peu « nobles ». Il s’agit désormais d’élaborer un « marketing territorial », de forger les positions à l’égard de l’évolution urbaine « en réseau », après des concertations « multiniveaux », où les intervenants, qu’ils soient publics ou privés, deviennent tous des « partenaires » et où les pouvoirs démocratiques s’étiolent.

Le développement du port : « An inside view » !....

Geneviève ORIGER, Vingt ans de politique portuaire à Bruxelles (1993-2012), le CRISP, Courrier hebdomadaire, (3 volumes : I, n°2177-2178 ; II, n°2231-2232 ; III, n°2233-2234) 12,40 euros le numéro, à commander sur : www.crisp.be. Disponible aussi en pay per view sur : www.cairn.info.