Combien de bouteilles plastiques d’eau consommons nous par jour, combien nous coûte leur recyclage, leur transport avec émissions de gaz, combien coûte cette eau contrôlée par le marché enchanté des eaux minérales, combien tout cela coûte surtout à l’environnement qui n’est pas seulement le nôtre ?
Depuis l’année dernière, l’ENIA, gestionnaire de la distribution de l’eau dans les provinces de Reggio et de Parme, a installé dans mon village italien une fontaine publique. Elle n’est pas très jolie et, pour ne pas provoquer les propriétaires du petit supermarché local, elle est placée sur le parking de l’ancien séminaire assez loin du centre. Elle distribue gratuitement et toute l’année de l’eau minéralisée fraiche ou à température, plate ou pétillante, il suffit de se munir d’une batterie de 6 bouteilles en verre et aller régulièrement à la fontaine pour les remplir.
Cette fontaine nous explique que l’eau du robinet est de bonne qualité. Elle explique aussi d’où elle vient, comment elle est traitée et comment elle est acheminée. Elle est captée à Arceto et à Salvaterra, aux pieds des Apennins, à un vol d’oiseau d’Albinea, elle ne coûte pas grand-chose en transport et n’émet pas de gaz à effet de serre, c’est de l’eau publique pour m’inciter à consommer moins de bouteille plastique. Le projet s’appelle ACQUAPUBBLICA – CHILOMETRO – ZERO, circuit court et maîtrise publique, il ne reste qu’à discuter le coup, à dessiner une jolie fontaine et la placer au milieu de la place d’un village qui n’est pas très joli, mais qui est le mien.
Marco Schmitt