La Lettre d'IEB

Il faut sauver la trémie Albert !

• Rempart des Moines : la démolition est suspendue !
• Création du RBDH, 25 ans de lutte pour le droit au logement
• Et moi, je veux nager !
• Lisbonne : les habitant·es organisent un référendum sur Airbnb et les locations de vacances
• Stop à l’élargissement du Ring
• Frigos solidaires

Le 28 juin dernier, le Conseil d’État a donné raison à trois riverains qui avaient introduit un recours en suspension contre le projet de démolition-reconstruction des 5 blocs de la rue Rempart des Moines. Le Conseil a notamment jugé que la hauteur et la densité du projet reposaient sur des dérogations injustifiées au regard de la taille du bâti environnant. Tout chantier est donc à l’arrêt le temps que le Conseil d’État se penche sur les moyens de fond du recours en annulation, ce qui pourrait prendre jusqu’à deux ans. Rappelons que les gabarits démesurés, la perte d’espace public, l’abattage de 67 arbres et la destruction d’une salle de sport construite il y a moins de 25 ans sont la conséquence directe d’une densification faite au profit de 134 nouveaux logements moyens pour la Régie foncière de la Ville de Bruxelles, et ce, en supprimant 113 des logements sociaux existants. IEB demande de profiter de cet arrêt pour mettre sur la table un projet alternatif : 100 % dédié au logement social, respectueux de l’espace public grâce à une densité similaire à l’existant et cohérent avec les engagements de la Ville en matière de mobilité alternative à la voiture.

Il y a tout juste 25 ans, en 1999, était créé le Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat (RBDH). Cette coalition d’asbl visait à dénoncer une crise du logement abordable déjà bien installée à Bruxelles. Si cette alliance, forte aujourd’hui de plus de 60 associations, a mené de nombreux combats, la situation du logement reste toujours aussi préoccupante en Région bruxelloise.

Dans de nombreux pays d’Europe, on assiste depuis une vingtaine d’années à une transformation importante de l’offre en matière de lieux de nage ou de baignade : étangs de plein air, « aquaparcs », piscines privées ou privatives… se multiplient. Mais la piscine publique, elle, prend l’eau. Avec quelles conséquences ? Qu’en est-il de la situation à Bruxelles ?

Enquêtes publiques

IEB référence l’ensemble des enquêtes publiques des 19 communes bruxelloises, ainsi que des avis les concernant sur lafficherouge.ieb.be. Le site reprend les enquêtes en cours, et remonte jusqu’à 2003. Vous avez également la possibilité de recevoir, en vous créant un compte, chaque semaine par e-mail, les enquêtes publiques en cours, selon vos critères pré-établis.

La rénovation de l’Hôtel Continental fait actuellement l’objet d’une nouvelle enquête publique après celle d’avril 2023. Les anciens locaux utilisés par des services administratifs de la Ville de Bruxelles, depuis rapatriés dans le nouveau centre Brucity, laisseront place à un développement de commerces, bureaux et d’Horeca (au rez-de-chaussée et en rooftop). En 2021, la Ville de Bruxelles avait abrogé le PPAS « Anvers-Alhambra » notamment, car celui-ci limitait les ambitions de reconversion commerciales du bâtiment. Ne vous laissez pas tromper par la note explicative du projet qui argumente que celui-ci « participe au développement d’une ville mixte par la création de nouveaux logements au centre-ville », car de logements ou d’équipements publics, il n’en est pas question ici. Après notamment la tour Centre-Monnaie reprise par Immobel (Oxy) ou le réaménagement de la Bourse, la Ville de Bruxelles continue sur sa lancée d’une reconversion de ses bâtiments publics au service du secteur privé et de l’attractivité touristique. Notons également que la commission de concertation est prévue le 30 juillet, soit au cœur de l’été, une pratique antidémocratique, mais récurrente qui permet de faire passer plus facilement certains projets. On se souviendra ainsi de la concertation sur la démolition-reconstruction des 5 blocs de la rue du Rempart des Moines qui s’était tenue le 26 juillet 2023…

Revue du web

Agenda

Depuis plus d’une décennie, la capitale portugaise vit une montée insoutenable du tourisme, des locations à court terme, des loyers et des prix de l’immobilier. Depuis 2014, plus de 20.000 appartements se sont vus accorder un titre de location de vacances, faisant de Lisbonne la capitale européenne comptant le plus d’unités de location à court terme par nombre de résident·es.

Face à cette situation, des habitant·es ont lancé le Movimento Referendo pela Habitação (Mouvement pour un référendum sur le logement), une campagne qui vise à obtenir un référendum municipal pour se débarrasser des locations de vacances et d’Airbnb. Après de longs mois de collecte, le nombre de signatures requises pour l’organisation du vote a désormais été atteint et celles-ci seront bientôt remises à l’Assemblée Municipale de la ville. Cet exercice de démocratie directe par initiative populaire sera une première dans l’histoire du pays. En cas de victoire de l’initiative, la ville devra annuler tous les titres de location de vacances octroyés et les maisons devront être rendues à leur usage résidentiel et à leur affectation initiale.

Le Movimento fera un récit plus complet de cette lutte dans le prochain Bruxelles en mouvements.

Dryade prépare un recours au Conseil d’État contre l’élargissement du Ring de Bruxelles. IEB et le BRAL soutiennent cette ASBL dans ce combat et organiseront en parallèle diverses actions de mobilisations.

L’asbl Poseco propose d’accompagner le lancement de nouveaux frigos solidaires. Ces initiatives sont destinées à collecter et redistribuer gratuitement des denrées alimentaires invendues.