La Lettre d'IEB

Bêtes urbaines

• Les boutiques urbaines et la vallée du Maelbeek
• PPAS Varda : avis positif de la commission de concertation
• Défense du cadre de vie vs. logements sociaux
• Permis pour le Projet Lebeau : les riverain·es réagissent
• 40 mesures pour l’éducation relative à l’environnement
• Opposition au stade de l’USG au Bempt
• Des arbres menacés au quartier des squares
• Tram 55 et métro 3 : participez à l’enquête !

Dès ses premières années, IEB en cheville avec l’ARAU, se lance dans la création des « boutiques urbaines », des lieux ouverts dans les quartiers populaires, avec pour objectif d’informer les habitant·es des projets qui visaient leur quartier, de les outiller pour faire valoir leur avis et élaborer des contre-propositions, de fédérer leurs luttes, mais aussi de les soutenir juridiquement et techniquement dans l’amélioration de leur logement. Ainsi, très pragmatiquement, les boutiques urbaines s’attelaient, sur le terrain, à lutter contre le pourrissement des logements et l’abandon des espaces collectifs résultant de la spéculation immobilière et de la « politique du bulldozer ». Trois boutiques urbaines ont ainsi vu le jour au tournant des années 1970 et 1980 : une à Cureghem, une autre à Bruxelles-Centre et une troisième dans la vallée du Maelbeek.

Dans le cadre de l’enquête publique sur le PPAS Varda, la commission de concertation a remis un avis favorable moyennant quelques conditions. Élaboré par la commune d’Ixelles, qui s’est donc abstenue de rendre un avis, ce PPAS envisage la création de logements publics et sociaux et d’équipements sur le site des potagers Ernotte. À rebours de la précédente mouture du PPAS, visant une urbanisation complète de la parcelle au profit d’un projet spéculatif privé, cette nouvelle version protège les potagers existants, limite l’emprise bâtie au sol à 10 % des 6 hectares de la parcelle et vise à garder une maîtrise publique du sol. L’enquête publique a pourtant généré un grand nombre de réactions (298) ainsi qu’une pétition de plus de 1000 signatures pour s’opposer au projet aux motifs de la protection des arbres, de la biodiversité et de la lutte contre le changement climatique. Pour IEB, aussi légitimes et urgents soient ces combats, ils ne peuvent faire l’économie d’une lecture sociale de la ville. Ainsi, IEB défend la philosophie du compromis que vise la commune d’Ixelles avec son PPAS et rejette l’idée d’un moratoire sur les sols vivants qui reviendrait à entériner un statu quo dans les quartiers de deuxième couronne tout en continuant à densifier dans les quartiers les plus densément peuplés de la Région. Il est toutefois regrettable que les prescriptions réglementaires de ce PPAS ne donnent pas la priorité exclusive au logement social locatif, le plus à même de répondre au besoin criant de logement abordable à Bruxelles et dont la commune d’Ixelles est singulièrement dépourvue…

Où retrouve-t-on majoritairement des oppositions aux projets de logements sociaux à Bruxelles, et quels arguments y sont avancés ? Cet article propose une cartographie de ces conflits, une analyse des arguments utilisés ainsi que l’étude de deux cas emblématiques : le Chant des Cailles et les Dames Blanches.

En début de semaine, nous apprenions que le permis d’urbanisme demandé par Immobel pour le projet Lebeau était octroyé par la Région. Critiqué par une partie des riverain·es et les associations pour son programme qui contient trop de bureaux, toujours trop de parkings et aucun logement abordable, le projet implique également la démolition du bâtiment longeant les deux tiers de la rue Lebeau ainsi que du bâtiment sur la place de la Justice. L’association pour le patrimoine artistique et le collectif « Sauve Lebeau Sablon » ont dès à présent annoncé leur intention d’introduire des recours en justice, ce dernier précisant que « Les pratiques extra-légales basées sur les dérogations, les dispositions en infraction avec la législation urbanistique, apparaissent plus que jamais comme des pratiques inacceptables auxquelles les élus sous influence se laissent aller. Nous sommes toujours face au même manque de respect pour les recommandations de la Commission des Monuments et Sites, toujours face à la même inconscience au moment où plus que jamais les notions d’écologie passent au premier plan ».

Enquêtes publiques

IEB référence l’ensemble des enquêtes publiques des 19 communes bruxelloises, ainsi que des avis les concernant sur lafficherouge.ieb.be. Le site reprend les enquêtes en cours, et remonte jusqu’à 2003. Vous avez également la possibilité de recevoir, en vous créant un compte, chaque semaine par e-mail, les enquêtes publiques en cours, selon vos critères pré-établis.

L’extension du métro vers le nord, qui implique la construction d’un tunnel de 5 km et de 7 nouvelles stations, revient à l’enquête publique. Suite aux nombreuses remarques et avis formulés en mars 2022, des plans modifiés sont présentés à la population. Des modifications qui concernent essentiellement les abords des stations et n’affectent pas le projet dans son principe. Cette nouvelle demande de permis intervient alors qu’on ne sait toujours pas comment la Région compte financer l’extension et que la mauvaise santé financière de la Région a permis au gouvernement de justifier d’importantes coupes budgétaires pour l’année 2024.

Dans son avis du 4 janvier 2023, la Commission royale des monuments et des sites (CRMS) alerte sur « les interventions prévues sous l’hôtel communal de Schaerbeek, et rappelle que les craintes qu’elle avait formulées au sujet du Palais du Midi au moment de la demande de permis étaient particulièrement fondées ».

Le promoteur privé Urbicoon veut détruire 3 bâtiments emblématiques du canal de Bruxelles pour la construction de 90 appartements de luxe. Ce projet interroge à de multiples niveaux. Tout d’abord, parce que les bâtiments sont repris à l’inventaire du patrimoine comme témoignage de l’histoire industrielle de Bruxelles. Ils se trouvent à proximité directe de la Ferme des Boues et la Commission Royale des Monuments et des Sites a remis un avis très critique sur le projet. Cela seul devrait remettre en question l’option de démolition-reconstruction envisagée par le promoteur. Ensuite, parce que ce bâtiment abrite actuellement l’un des plus grands lieux de répétition pour les groupes bruxellois. Il s’agit de l’un des derniers espaces bon marché où les groupes peuvent venir répéter sans crainte de produire des nuisances pour les riverains. Enfin, et cela rejoint le point précédent, parce qu’il est nécessaire de maintenir des espaces productifs à Bruxelles, a fortiori le long du canal. Pour permettre aux activités productives de se maintenir en ville, il faut non seulement des lieux adaptés, mais aussi maintenir les logements à distance raisonnable faute de quoi les nouveaux arrivants se plaignent inévitablement du bruit, et ces plaintes conduisent au départ et à la fermeture des lieux de production. Autant de raisons de se mobiliser contre ce nouveau projet de logements sur le canal.

Revue du web

Projet collectif, ce mémorandum, coordonné par le Réseau IDée qui fédère les associations actives en éducation à l’environnement (ErE), se base sur les propositions de ses 145 associations membres, suite à un riche processus de co-construction comprenant un état des lieux du secteur associatif de l’ErE.

Le Collectif Bempt Vert se mobilise contre le projet d’implantation d’un nouveau stade de football sur le site du Bempt. Pour IEB, offrir un nouveau stade à Bruxelles ne justifie ni la privatisation ni la bétonisation du lieu. Il faut étudier les alternatives (mutualisation, autre site, rénovation, etc).

Rue Van Campenhout, un projet de deux immeubles de 10 logements qui seront inabordables pour la majorité des bruxellois.es écrase des arbres centenaires. Les riverain·es et le GAQ se mobilisent pour annuler son permis d’urbanisme.

Dans le cadre d’un mémoire universitaire, un étudiant travaille sur la perception du tram 55 par ses usager·ères, avec une attention particulière à la mobilité des personnes à mobilité réduite (PMR) - catégorie qui dépasse les personnes présentant un handicap. Dimension souvent négligée des projets de mobilité en général et du métro 3 en particulier, cette étude se propose de combler cette lacune.

Agenda

Offres d’emploi