Il y a tout juste 25 ans, en 1999, était créé le Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat (RBDH). Cette coalition d’asbl visait à dénoncer une crise du logement abordable déjà bien installée à Bruxelles. Si cette alliance, forte aujourd’hui de plus de 60 associations, a mené de nombreux combats, la situation du logement reste toujours aussi préoccupante en Région bruxelloise.
Il y a tout juste 25 ans, en 1999, était créé le Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat (RBDH/BBRoW). Cette coalition d’asbl visait à dénoncer une crise du logement abordable déjà bien installée à Bruxelles. Si cette alliance, forte aujourd’hui de plus de 60 associations, a mené de nombreux combats, la situation du logement reste toujours aussi préoccupante en Région bruxelloise.
Ces chiffres datent de 1999, il y a 25 ans. Cette réalité a alors poussé les organisations sociales actives dans le domaine du logement et de l’aide sociale à organiser de manière plus professionnelle leur collaboration et leur concertation, qui reposaient jusqu’alors sur l’engagement volontaire et sur le temps de travail des organisations.
La possibilité, alors nouvelle, d’obtenir, via des subsides de la Région bruxelloise, les fonds de fonctionnement nécessaires à un secrétariat a également facilité la création de l’asbl Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat/Brusselse Bond voor het Recht op Wonen vzw.
C’est ainsi qu’au printemps 1999, 15 organisations se sont retrouvées rue du Poinçon, au cœur de Bruxelles, pour signer l’acte d’association du RBDH/BBRoW. Ces membres fondateurs sont : AMA, Baïta, Bral, Convivence/Samenleven, De Boei, Fébul, Free, Habitat et Participation, Imavo, Ligue des Familles, Logement pour Tous, Pierre d’Angle, RISO Brussels, Solidarités Nouvelles Bruxelles et le Syndicat des Locataires. Quelques années plus tard, IEB rejoint également les rangs du RBDH.
Combatif.ves et déterminé.es, c’est ainsi que nous avons commencé il y a 25 ans : contribuer à l’élaboration d’une politique du logement à partir de la base, agir et continuer à nous imposer comme défenseur.euses des intérêts des Bruxellois.es défavorisé.es en matière de logement, c’est ainsi que nous concevions notre mission en tant que RBDH.
Les étoiles s’alignaient également à cette époque : la Région de Bruxelles-Capitale existait alors depuis 10 ans et développait de plus en plus ses compétences et son administration en matière de logement. Le premier code bruxellois du logement était en cours d’élaboration, des plans et le financement pour la construction de milliers de logements sociaux étaient mis sur table, le Conseil consultatif régional du logement était créé.
Nous sommes en 2024, 25 ans plus tard :
En d’autres termes, la situation ne s’est pas vraiment améliorée en 25 ans, surtout pour les locataires à bas revenus. Le RBDH serait-il resté inactif pendant 25 ans ? Non.
Les associations qui sont le moteur du RBDH - le nombre de membres est passé à 61 - ont mené ensemble, au sein du Rassemblement, un combat acharné pour le droit au logement au cours des 25 dernières années. Parmi leurs réalisations, on peut citer mémorandums pour les élections régionales et communales, formations pour nos membres et sympathisant.es, journées d’étude, notre magazine Art. 23, manifestations, actions, occupations, campagnes (d’affichage), les Baromètres du logement avec lesquels nous examinons d’un œil critique la politique du gouvernement. Nous avons également pris au sérieux l’expérience et l’expertise des habitant.es en situation précaire et leur avons donné la parole au Parlement bruxellois, dans des expositions et des livres de photos, dans des films et des clips vidéo, dans des bidons-villes fictifs et des bandes dessinées, etc.
Tous ces efforts ont permis de réaliser quelques progrès en termes de législation et d’instruments politiques. En voici quelques exemples :
Comment expliquer que la situation du logement à Bruxelles reste dramatique ? Parce que les gouvernements (fédéral, régional et local) n’ont pas pris assez de mesures nécessaires pour lutter contre l’augmentation de la pauvreté, contre l’envolée des prix de l’immobilier et pour la création de logements abordables.
Les gouvernements bruxellois successifs ont raté des opportunités, manqué de courage politique, ou carrément fait de mauvais choix. En voici quelques exemples éloquents :
Il n’est pas surprenant que le RBDH ait régulièrement critiqué (par le biais de nos Baromètres du logement, de nos actions, mais aussi par des consultations directes) les autorités bruxelloises qui, selon l’article 23 de la Constitution, doivent garantir le droit au logement.
La non-réalisation du droit à un logement décent et abordable pour de nombreux ménages bruxellois était et est toujours une atteinte à la dignité humaine. C’est précisément pour cette raison que le RBDH reste plus que jamais convaincu de la nécessité d’investir des moyens importants dans la production de logements sociaux. Nous devons continuer à accélérer la production et diversifier nos stratégies pour augmenter le nombre de logements abordables. Le développement du logement par le secteur privé devrait permettre de créer des logements abordables. Il est également nécessaire que l’ordonnance sur les loyers abusifs prenne pleinement effet. Les critères de la grille des loyers de référence doivent être affinés pour réduire les loyers des logements dépourvus d’équipements ou peu performants sur le plan énergétique. D’autres priorités sont toujours aussi urgentes, même après 25 ans : notamment la lutte proactive contre l’insalubrité des logements, contre la vacance, et la fin du sans-abrisme et des expulsions qui en sont la cause.