Une quarantaine d’associations et de comités de quartier bruxellois se regroupent au sein du Front commun des groupements de défense de la nature (Front commun).
Depuis sa fondation, les luttes d’IEB sont accompagnés de groupements d’associations, centrées sur les questions d’habitats, de mobilité ou d’environnement. Ainsi, en 1987, une quarantaine d’associations et de comités de quartier bruxellois se regroupent au sein du Front commun des groupements de défense de la nature (Front commun). Les premières actions prennent la forme de marches de protestation sur les sites les plus menacés : Golf, Ring, autoroutes, immeubles de bureaux ou à appartements menacent ces forets, marais, pâturages, friches ou plateaux bruxellois, comme le Kauwberg, la Foresterie, le Val d’or, le Kinsendael ou Neerpede.
Inter-environnement Bruxelles adhéra également à ce qui se déclare comme « forum, de lieu de réflexion et de coordinateur d’actions communes ». Le Front commun offrira même un président à IEB, Thibaut Wolff, décédé prématurément à 31 ans en 1995.
Dans les années qui suivirent la fondation du Front Commun, IEB cosignera plusieurs communiqués de presse (CP) qui traduisent des concernements toujours d’actualité dans notre fédération. Ainsi, en 1990, un CP exige « une table ronde pour Neerpede », avec le comité Neerpede Vivra, les associations s’inquiètent d’une des dernières zones rurales réduites à peau de chagrin, grignotée par Erasme, les grandes surfaces, les infrastructures sportives (golf, piste de ski, terrain de sport) et les infrastructures routières. Pareillement, en 1990, avec le comité local « pour la sauvegarde du plateau du Val d’or, les associations déclarent « le Val d’or, la mauvaise manière d’urbaniser la ville ». Ce « dernier espace vert public de grande taille », une ancienne sablière laissée en friche, est menacé par un lotissement privé de 699 maisons et des immeubles de bureaux. En 1992, un Cp s’oppose au PPAS permettant de construire des bureaux en bordure du boulevard du Souverain à Watermael-Boitsfort.
À la même époque, le Front commun organisa, avec le soutien d’IEB, un évènement intitulé « Rallye des Cinq Vallées », pour rappeler les cinq rivières qui sillonnent Bruxelles (la Pede, Senne, Woluwe, Molenbeek, Geleytsbeek). « En 1990, la quatrième fête champêtre qui rassemble près de 10 000 personnes s’inscrit dans le cadre de la première édition du rallye des cinq vallées. Plusieurs rallyes des cinq vallées succéderont à cette première expérience et prendront le relais de la fête du Kauwberg. [1] Au fil des ans, l’action proposait de découvrir des espaces disputés et de participer à leur sauvegarde : Kauwberg, Poelbos, Kinsedael, Marais de Jette, Val d’Or, Neerpede, Foresterie, Kattebroeck, Hof ter Musschen, Scheutbos, Kauwberg, Tournay-Solvay, Walckiers, Wilder, Val du Bois des Béguines, Castrum…
Le groupement édita également « Le patrimoine naturel de Bruxelles », écrit par Benoit Schoonbroodt, aux alentours de 1992, soit quelques années après la création de la Région. Cet ouvrage propose notamment un listing intéressant des espaces verts et identifie leur statut public, privé et leur propriétaire (Donation royale, SNCB, région, commune). Ce petit livre servira à de fondation au manifeste (1993) du Front commun, qui déclare notamment « les espaces naturels urbains ont une valeur plurifonctionnelle. Ce ne sont pas des espaces vides, destinés à être urbanisés. »
En 2003, le Front commun décide de se constituer en asbl et de se rebaptiser enBruxelles Nature. L’association inscrit son action dans la continuité du manifeste de 1993. Elle sera à l’origine de nombreuses demandes de classements et de recours juridiques contre des projets tels que Dhrome ou dernièrement, un recours victorieux contre l’installation d’une antenne relais dans la Forêt de Soignes.
Nous collaborons régulièrement ensemble. Vous pourrez par exemple écouter Mario Ninanne, un des animateurs de Bruxelles Nature, nous raconter comment les animaux dits nuisibles sont perçus et traités dans notre ville. Un podcast réalisé à l’occasion du Bruxelles en Mouvements, « Bêtes urbaines » : Podcast : Pénibles ou nuisibles ? Une rencontre avec Mario Ninanne de l’association Bruxelles Nature.