Bruxelles en mouvements n°320, octobre 2022.
Le dossier du dernier numéro de Bruxelles en Mouvements se penche sur les dispositifs participatifs urbains. Bien installée dans le paysage politique bruxellois, mais sans qu’on en mesure les effets, la « participation », ou concertation, prend souvent la forme d’une consultation, voire d’un simple partage d’informations. En ce sens, la finalité semble moins d’aider à la conception ou à l’amélioration des projets urbains que d’alimenter l’illusion d’une ville construite avec et pour ses habitant·es…
Notre expérience comme fédération de comités de quartier nous a appris que les dispositifs participatifs ont moins pour vocation de soutenir la société civile, de « vivifier » la démocratie en permettant l’expression de contre-pouvoirs que d’assimiler les voix discordantes pour les réduire à leur expression la plus consensuelle et » constructive », que cela soit dans leur forme ou leur contenu.
Ce numéro passe en revue divers enjeux liés à la démocratie urbaine auxquels les Bruxellois·es sont confronté·es.
Le premier article, La concertation, un acquis pour la démocratie urbaine, revient sur l’historique de la création des commissions de concertation et sur la mobilisation pour que l’urbanisme ne se dessine pas uniquement « en chambre » et qui a notamment conduit, en 1974, à la création d’IEB.
Le deuxième texte, Quand les outils brouillent les finalités, s’intéresse à la question des autres formes que peut prendre la participation, et ce, au détriment du fond. Alors que des sociétés privées cherchent à élaborer des procédures sous la forme de « recettes », la communication se substitue à la qualité de l’information tandis que la standardisation managériale absorbe la multitude d’expressions démocratiques.
Ensuite, Civic Tech spot ou dimmer démocratique, se penche sur la numérisation croissante des outils utiles à la participation démocratique, une tendance accélérée par les confinements successifs et propose quelques précautions d’usage, destinées tant au territoire virtuel qu’à la participation en général, notamment en termes de représentativité sociale dans les processus démocratiques.
C’est là aussi l’un des objectifs des commissions mixtes délibératives, nouvel outil bruxellois qui mélange citoyens tirés au sort et parlementaires pour élaborer une série de recommandations sur un sujet donné. Notre avant-dernière analyse se livre à une analyse critique approfondie, élaborée depuis l’intérieur de ces dispositifs, dont les deux premiers se sont tenus sur des thématiques suivies de près par IEB : « les normes d’implantation de la 5G » et la « biodiversité en ville ».
Enfin, ce dossier se clôt sur un exemple de choix en matière de façadisme démocratique : le chantier du Métro 3. L’analyse revient en particulier sur deux enquêtes publiques, celle pour la station Toots Thielemans et celle sur la portion nord du projet, pour détailler un parfait exemple de tout ce qu’il ne faut pas faire.